EN CONTINU : l'Iran porte plainte à l’ONU contre les provocations directes de l’Arabie saoudite

- Avec AFP

EN CONTINU : l'Iran porte plainte à l’ONU contre les provocations directes de l’Arabie saoudite© Capture d'écran, compte Twitter @RT_com
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Les dirigeants chiites sont en rage après l’exécution du Cheikh Nimr Baqer al-Nimr accusé de terrorisme en Arabie saoudite. Certains parlent de «crime» alors que le ministère iranien des Affaires étrangères accuse Riyad de «soutenir les terroristes».

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  • Les pays de la Ligue arabe ont exprimé dimanche leur «solidarité totale» avec l'Arabie Saoudite face aux «actes hostiles et provocations de l'Iran», au moment où une crise diplomatique oppose les deux puissances régionales.

    L'organisation panarabe a notamment condamné «les déclarations iraniennes hostiles» qui ont suivi l'exécution début janvier en Arabie saoudite d'un dignitaire religieux chiite, Nimr al-Nimr, dans un communiqué commun des chefs de la diplomatie des pays de la Ligue arabe réunis au Caire.

  • Riyadh utilise la crise entre l'Arabie saoudite et l'Iran pour nuire aux négociations sur la Syrie, selon le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammed Jawad Zarif

  • Le conseil de coopération des pays du Golfe dénonce l’interférence de l’Iran dans les affaires intérieures de l’Arabie saoudite.

  • Le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammed Javad Zarif a porté plainte à l’ONU contre les provocations «directes» de l’Arabie saoudite qui «certains gens» à Riyad semblaient de traîner toute la région dans la crise.

    Source: Reuters
    Mohammed Javad Zarif

    Mohammed Javad Zarif précise dans une lettre à Ban Ki-moon que Téhéran n’a «aucun désir» d’intensifier les tensions entre les pays tandis que les Saoudiens «continuent d’accorder le soutien aux terroristes et de promouvoir la haine sectaire […] au lieu de choisir la voie du bon voisinage».

    Il a aussi mis en évidence que l’exécution de l’imam Nimr al-Nimr et «le mauvais traitement» des pèlerins iraniens à La Mecque le prouvaient.  

  • Le ministre de la Défense saoudien, Mohammed bin Salman, a déclaré que son pays «n’envisageait pas» de guerre ouverte contre l’Iran.

    «Tous ceux qui poussent vers la guerre sont des personnes qui ne sont pas saines d’esprit parce que la guerre entre l’Arabie saoudite et l’Iran serait le début d’une catastrophe dans la région qui influencerait le monde entier. Je vous assure que nous ne le permettrons pas», a-t-il déclaré dans une interview au journal The Economist.

  • Dans des propos rapportés par Reuters, le général Ahmed Asseri, porte-parole de la coalition saoudienne qui combat au Yémen, a déclaré que la coalition avait l'intention d'enquêter sur une accusation de l’Iran qui a affirmé que son ambassade au Yémen avait été bombardée par l’aviation saoudienne.

    Le général Asseri a reconnu que la coalition avait effectué des frappes aériennes sur Sanaa mercredi soir, ciblant des lanceurs de missiles utilisés par les milices Houthis. Il a ajouté que les milices avaient utilisé des installations civiles, y compris des ambassades abandonnées.

  • Le gouvernement de l’Iran a décidé d’interdire dès jeudi toutes les importations des produits fabriqués dans l’Arabie saoudite, a annoncé l’agence iranienne ISNA. La décision a été prise lors d’une réunion du Conseil des ministres présidée par le dirigeant iranien Hassan Rohani.

    Source: Reuters
    Le président iranien Hassan Rohani

  • L’Iran a accusé jeudi l’aviation saoudienne d’avoir attaqué son ambassade au Yémen.

    «L’Arabie saoudite est responsable de dommages causés au bâtiment de l’ambassade et de blessures de membres du personnel», a annoncé le porte-parole des Affaires étrangères Hossein Jaber Ansari, cité par la chaîne publique iranienne IRIB.

  • Le Qatar rappelle son ambassadeur en Iran en signe de protestation après l'attaque de l'ambassade saoudienne à Téhéran. 

  • Djibouti a annoncé à son tour mercredi la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran, confronté à une grave crise diplomatique avec l'Arabie saoudite après l'exécution par cette dernière d'un dignitaire chiite saoudien.

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Plus tôt dans la journée du 2 janvier, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a condamné l'exécution de l'imam chiite dans un communiqué, tandis que le chef suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a tweeté un hommage au Cheikh Nimr Baqer al-Nimr, sur son compte Twitter en langue anglaise, dénonçant cette exécution.

Le site Internet d'Ali Khamenei a également montré une image comparant l'Arabie saoudite à l'Etat islamique, dans sa façon d'exécuter les opposants.

Un éminent religieux chiite irakien, Moqtada al-Sadr, a appelé à des manifestations dans les pays du Golfe pour protester contre l'exécution de Nimr Baqer al-Nimr.

«Je demande que les chiites d'Arabie saoudite et des autres pays du Golfe fassent preuve de courage pour répondre, par le biais de manifestations pacifiques à ce terrorisme du gouvernement saoudien», a-t-il publié sur son site Internet.

Il a également insisté sur le fait que l'Irak aurait dû réfléchir à deux fois avant d'autoriser la réouverture de l'ambassade saoudienne à Bagdad. Cette dernière a en effet réouvert ses portes cette semaine alors qu'elle était fermée depuis 1990 suite à l'invasion du Koweït par l'Irak.

«Le gouvernement saoudien soutient les terroristes et les takfiris [extrémistes sunnites radicaux] en procédant à des exécutions et en interdisant toute critique à l’intérieur du pays», a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Hossein Ansari Jaber, cité par l'agence IRNA.

«L'exécution du cheikh al-Nimr est un service rendu à Daesh, qui tente de s’étendre en créant des guerres sectaires», a déclaré Humam Hamoudi, un haut politicien chiite et membre du Conseil suprême islamique d'Irak (ISCI).

Selon un député de la coalition chiite en Irak, Mohammed al-Sayhud, l'exécution du Cheikh Nimr Baqer al-Nimr par l’Arabie saoudite est destinée à alimenter les conflits entre sunnites et chiites et à «mettre la région à feu et à sang».

«Cette mesure prise par la famille dirigeante du pays [les Saoud] vise à rallumer les tensions dans la région, provoquant des combats sectaires entre sunnites et chiites», a déclaré Mohammed al-Sayhud à al-Sumaria TV.

Des personnalités politiques irakiennes de premier plan ont appelé, le 2 janvier, le gouvernement de Bagdad à couper tout lien avec Riyad après l'exécution du cheikh Nimr al-Nimr, a rapporté la chaîne al-Sumaria.

«C’est un crime odieux qui a ouvert les portes de l'enfer», a déclaré Qasim al-Araji, la tête de l'Organisation Badr en Irak, appelant Bagdad à couper «immédiatement» ses liens diplomatiques avec l’Arabie saoudite, selon le site Internet de la chaîne.

Un autre groupe de miliciens soutenu par l'Iran, Asaib Ahl al-Haq, a accusé l'Arabie saoudite de chercher à provoquer des conflits entre sunnites et chiites, toujours selon al-Sumariya. «A quoi bon avoir une ambassade saoudienne en Irak ?», a-t-il dit.

La mort du Cheikh Nimr Baqer al-Nimr a déjà jeté de l'huile sur le feu dans les tensions sectaires qui montent au Moyen-Orient.

La police de Bahreïn a tiré des gaz lacrymogènes sur plusieurs dizaines de personnes qui protestaient contre l'exécution du Cheikh et qui arboraient des photos de l'imam dans une impasse située dans le village chiite d'Abou-Saiba, à l'ouest de la capitale Manama.

Samedi, des dizaines de musulmans chiites sont sortis pour protester à Qatif, l'une des plus anciennes colonies chiites de l'est de l'Arabie saoudite, contre l'exécution de cet imam chiite, a rapporté Reuters.

Les manifestants ont scandé, «A bas les Saoud», du nom de la famille royale saoudienne. Ils ont marché du village natal de l'imam, al-Awamiya vers le centre-ville de Qatif, le seul district en Arabie saoudite où les chiites sont majoritaires.

Un des plus hauts dignitaires religieux chiites iraniens, Ahmad Khatami, a déclaré que l'exécution du Cheikh Nimr Baqer al-Nimr reflétait le caractère «criminel» de la famille régnante saoudienne.

«Je n’ai aucun doute que ce sang pur a entaché le col de la Maison des Saoud qui l’essuie avec les pages de l’Histoire», a déclaré Ahmad Khatami, cité par l’agence Mehr.

«Le crime de l'exécution du cheikh al-Nimr démontre parfaitement la tendance criminelle de cette famille de traîtres. Le monde islamique doit dénoncer haut et fort ce régime infâme autant que possible», a-t-il ajouté.

Le chef de file du Hezbollah, Abou Mahdi al-Mohandes a évoqué «un crime qui est à ajouter au casier judiciaire des Al-Saoud», selon al-Ahd TV.

Le mouvement Houthi au Yémen a également déploré l’exécution de l'imam.

«La famille Saoud a exécuté un saint guerrier, le grand imam Nimr Baqr al-Nimr, après un simulacre de procès ... C'est une violation flagrante des droits de l'homme», indiquait une notice nécrologique sur le site officiel des Houthis, Al-Maseera.

Selon un communiqué du Conseil suprême islamique chiite du Liban, la peine capitale infligée à l'imam était une «grave erreur» et une «destruction de la raison, de la modération et du dialogue».

Le frère de l'imam exécuté a dit espérer que toute réaction à son assassinat serait pacifique.

«Le Cheikh Nimr jouissait d'une grande estime au sein de sa communauté et dans la société musulmane en général. Il y aura sans doute des réactions», a déclaré Mohammed al-Nimr à Reuters par téléphone. «Nous espérons que les réactions se feront dans un cadre paisible. Assez de sang a déjà coulé», a-t-il ajouté.

L’Arabie saoudite a exécuté le Cheikh Nimr al-Nimr samedi avec 46 autres personnes. Les autorités ont déclaré que la plupart des personnes exécutées avaient été impliquées dans une série d'attaques menées par Al-Qaïda entre 2003 et 2006.

Al-Nimr, ainsi que six autres personnes, ont été accusés d'avoir orchestré des manifestations anti-gouvernementales entre 2011 et 2013 lors desquelles 20 personnes ont perdu la vie. Plus tôt cette année, la Cour suprême d’Arabie saoudite a rejeté un appel contre la condamnation à mort de l'imam chiite.

Les ONG occidentales dénoncent les agissements de l'Arabie saoudite

Human Rights Watch (HRW) a vivement critiqué ces exécutions. «Quelles que soient les crimes qui auraient été commis, l'exécution massive de prisonniers ne fait qu’entacher encore plus l’image du royaume, déjà bien sombre en ce qui concerne les droits de l’Homme», a estimé Sarah Leah Whitson, directrice de HRW au Moyen-Orient, ajoutant que l'imam avait été reconnu coupable lors d'un procès «inéquitable».

«L’espoir d’une stabilité dans la province orientale chiite d'Arabie saoudite réside dans la fin des discriminations et non dans les exécutions arbitraires», a-t-elle ajouté.

«En exécutant samedi 47 personnes condamnées pour "terrorisme", dont le chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, l'Arabie saoudite règle des comptes politiques», a estimé auprès de l'AFP Philip Luther, le directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient.

«Les autorités saoudiennes disent avoir mené ces exécutions pour préserver la sécurité. Mais l'exécution du cheikh Nimr Baqer al-Nimr suggère qu'elles utilisent les exécutions pour régler des comptes politiques [...] sous couvert de lutte contre le terrorisme», a déclaré le directeur d'Amnesty International.

Les 47 condamnés [45 Saoudiens, un Égyptien et un Tchadien] ont été exécutés au sabre ou par balles dans douze villes du royaume. Ils avaient été condamnés, selon les autorités, dans différentes affaires, notamment pour avoir épousé une idéologie radicale, rejoint des «organisations terroristes» et mis à exécution des «complots criminels».

«C'est une tentative de faire taire les critiques contre le régime, en particulier au sein de la communauté des activistes chiites», a poursuivi le directeur d'Amnesty pour le Moyen-Orient.

L'Union européenne fait part de ses «sérieuses inquiétudes»

«Le cas spécifique du cheikh Nimr al-Nimr soulève de sérieuses inquiétudes sur la liberté d'expression et le respect des droits civils et politiques de base, qui doivent être préservés dans tous les cas, y compris dans le cadre de la lutte contre le terrorisme», a déclaré la responsable de la diplomatie européenne Federica Mogherini, dans un communiqué.

«Ce cas a le potentiel d'enflammer un peu plus les tensions sectaires qui font déjà beaucoup de dégâts dans la région, avec des conséquences dangereuses», estime encore Federica Mogherini.

L'UE appelle ainsi le royaume à «promouvoir la réconciliation entre les différentes communautés» qui le composent et demande à toutes les parties de faire preuve de «retenue et de responsabilité».

Dans le même communiqué, la responsable réitère la «forte opposition» de l'UE à la peine de mort, en particulier dans le cadre d'exécutions de masse.

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