Joseph Aoun tend la main à Israël tout en dénonçant l’escalade des frappes au Liban
© Getty ImagesLe président libanais se dit prêt à négocier avec Israël, tout en dénonçant la poursuite des frappes. Berlin appelle au respect du cessez-le-feu et promet un soutien militaire au Liban. La stabilité du pays reste liée au désarmement du Hezbollah et à un processus de paix durable.
Le président libanais Joseph Aoun a affirmé, le 31 octobre à Beyrouth, que le Liban était « prêt à négocier » avec Israël pour « mettre fin à l’occupation » et « récupérer ses terres », tout en accusant l’État hébreu de répondre à cette ouverture par une intensification de ses attaques dans le Sud et la Békaa.
Devant le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, Joseph Aoun a dénoncé « une absence totale de volonté de paix du côté israélien », soulignant que la communauté internationale devait « faire pression pour garantir la stabilité et la sécurité du Liban ». Beyrouth « ne cherche pas la guerre », mais veut « rétablir la stabilité à travers le dialogue et le déploiement de l’armée sur tout le territoire », a-t-il insisté.
Renforcement de la frontière sud
Le président a annoncé une augmentation significative des effectifs militaires dans le Sud, avec « 10 000 soldats d’ici la fin de l’année », et salué la coopération entre l’armée libanaise et la Finul. Il a également rappelé que « l’armée est la seule garante de la souveraineté nationale » et appelé à un soutien international accru, notamment lors de la conférence que la France prévoit d’organiser fin 2025 pour renforcer les forces armées libanaises.
Dans la même lignée, le ministre des Affaires étrangères Joe Raggi a exhorté Berlin à user de son influence pour « contraindre Israël à cesser ses agressions » et à « respecter le cessez-le-feu conclu en novembre 2024 ». Johann Wadephul, tout en condamnant les violations israéliennes, a salué les efforts du Liban pour monopoliser les armes au profit de l’État, jugeant cette mesure « essentielle à la crédibilité du pays ». Il a confirmé la volonté de l’Allemagne de « soutenir activement l’armée libanaise » et d’appuyer les réformes économiques nécessaires à la relance du pays.
De son côté, le Premier ministre Nawaf Salam a rappelé qu’aucune stabilité ne serait possible sans un « processus de paix juste menant à la création d’un État palestinien indépendant », alors que la tension reste vive sur la frontière sud et que la pression internationale s’accroît pour limiter l’influence du Hezbollah.