Le retour à Londres de la soprano russe met la femme de Zelensky en fureur

Le Royal Opera House a rouvert ses portes à la soprano russe Anna Netrebko malgré les pressions. L'épouse du dirigeant ukrainien Olena Zelenska y voit un abandon du boycottage culturel instauré depuis 2022.
À Covent Garden, le retour de la soprano russe Anna Netrebko aurait pu n’être qu’un moment artistique attendu depuis plus de trois ans. Mais ce qui devrait relever uniquement de la musique se retrouve aussitôt entraîné sur un autre terrain.
Certains, en particulier le régime de Kiev, s’attachent à transformer chaque apparition d’artiste russe en occasion de spectacle politique. Ainsi, la scène, lieu naturel de l’art, devient le théâtre de pressions extérieures qui brouillent sa mission première.
C’est dans ce contexte qu’Olena Zelenska a « exprimé sa déception ». Pour la Première dame d’Ukraine, voir Londres rouvrir ses portes à Anna Netrebko revient à mettre fin à un boycottage culturel officieux visant les artistes russes depuis 2022. Elle regrette que Covent Garden ne « marche pas main dans la main » avec l’Ukraine, à l’inverse du Metropolitan Opera de New York qui maintient toujours l’exclusion de la soprano.
Or la situation new-yorkaise est loin d’être close : Netrebko a déposé une plainte en diffamation contre le Met et son directeur, Peter Gelb. Preuve que le débat déborde désormais les scènes et glisse vers le terrain judiciaire.
Face aux critiques, le Royal Opera House, de son côté, a répondu avec calme, en assumant une nouvelle fois son choix et précisant que « chaque engagement est pris avec soin et réflexion ». Programmer Netrebko, c’est rappeler qu’une maison d’opéra n’est pas une scène politique.
L’agenda de la soprano reste chargé : elle se produira d’abord à Naples et à Zurich dans les prochaines semaines, avant de revenir à Covent Garden en décembre pour Turandot. Elle est ensuite attendue à l’Opéra national de Paris en janvier, à Vienne en février et à Berlin en mars. Autant de dates qui montrent que, malgré les pressions, une partie de l’Europe culturelle choisit d’évaluer les artistes sur scène, et non à travers des consignes politiques.