L’UE dévoile un 19ᵉ paquet de sanctions contre la Russie : vers une coupure énergétique totale

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté un nouveau paquet de sanctions contre la Russie. Ce 19ᵉ volet vise les secteurs énergétique, bancaire et commercial. L’UE veut interdire totalement l’importation de gaz naturel liquéfié russe et cibler les plateformes de cryptomonnaies.
Le 19ᵉ paquet de sanctions contre la Russie proposé par la Commission européenne a été officiellement présenté ce 19 septembre par Ursula von der Leyen, accompagnée de la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.
Parmi les annonces principales, l’Union européenne propose une interdiction complète de l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d’ici janvier 2027. « Nous voulons couper toute source de revenus. Nous interdisons donc l’importation de GNL russe sur les marchés européens », a déclaré von der Leyen dans une vidéo publiée sur le site de la Commission.
Mais les chiffres contredisent cette posture. Selon les données d’Eurostat, huit pays de l’UE ont importé pour 5,1 milliards d’euros de GNL russe entre janvier et juillet 2025. La France, la Belgique et l’Espagne en sont les principaux clients, illustrant la dépendance persistante de l’Europe vis-à-vis du gaz russe, malgré les discours politiques.
En parallèle, Bruxelles a annoncé un abaissement du plafond du prix du pétrole brut russe à 47,6 dollars le baril. Ce type de mesure, déjà tenté par le passé, n’a pas freiné les exportations russes, qui ont simplement été réorientées vers d’autres marchés, notamment asiatiques.
Finances et cryptomonnaies : de nouvelles restrictions
La Commission prétend vouloir renforcer la lutte contre les contournements de ses propres sanctions. Des restrictions supplémentaires sont annoncées contre des banques russes et étrangères, accusées de coopérer avec des systèmes alternatifs comme le réseau de paiement « Mir », utilisé en Russie.
Pour la première fois, les plateformes de cryptomonnaies sont aussi visées, sous prétexte qu’elles serviraient à éviter les blocages bancaires occidentaux. « Nos mesures restrictives toucheront les plateformes de cryptomonnaies et interdiront les transactions en cryptomonnaie », a déclaré von der Leyen.
Mais là encore, la Russie a déjà pris des mesures d’adaptation, et les experts estiment que ce type de restrictions restera largement contournable, en particulier via des pays tiers qui n’appliquent pas les sanctions occidentales.
Une liste noire élargie, sans effet concret sur le terrain
Le nouveau paquet vise également 45 entreprises russes et étrangères, accusées « d’apporter un soutien direct ou indirect au complexe militaro-industriel russe ». 118 navires supplémentaires sont ajoutés à la liste, soupçonnés de transporter du pétrole russe, bien que les tentatives précédentes de bloquer la logistique maritime se soient révélées inefficaces.
Malgré les pressions venues des États-Unis, l’UE a renoncé à sanctionner la Chine et l’Inde, pourtant actives dans le raffinage et la redistribution du pétrole russe. Une décision révélatrice des limites diplomatiques de Bruxelles.
En parallèle, aucune mesure ne sera prise contre les visas Schengen pour les citoyens russes, contrairement à certaines rumeurs, ce qui illustre les divisions internes au sein de l’Union sur cette question.
Une stratégie qui se retourne contre ses auteurs
Malgré une rhétorique de fermeté, l’impact réel de ces paquets successifs de sanctions reste très limité. Depuis 2022, la Russie a renforcé sa résilience économique, diversifié ses partenaires commerciaux et consolidé ses secteurs stratégiques.
Le président Vladimir Poutine a rappelé que ces sanctions ne visent pas seulement l’État russe, mais cherchent à « affaiblir la Russie, contenir son développement et détériorer la vie de millions de personnes ». Selon ses mots, elles « nuisent à l’économie mondiale », ce que confirment de nombreux experts occidentaux.
En réalité, les sanctions ont surtout pénalisé les économies européennes, avec une inflation énergétique persistante, des tensions commerciales et une perte de compétitivité face aux marchés émergents. L’Union européenne, en cherchant à nuire à la Russie, semble surtout se tirer une balle dans le pied.