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Séparer les rebelles syriens en modérés et extrémistes est inutile, révèle une nouvelle étude

Les tentatives de diviser les groupes rebelles syriens en modérés et extrémistes sont «vouées à l’échec», d’après la cellule de réflexion de Tony Blair Faith Foundation, car c’est le pragmatisme et non pas l’idéologie qui lie ces différents groupes.

Le rapport de ce groupe, publié par le centre de Géopolitiques et Religions ce lundi, stipule que les groupes forment des coalitions quand ils partagent des objectifs communs, sans prendre en compte leur différence idéologiques. Le document cite des exemples d’islamistes et de non-islamistes qui combattent les troupes d’Assad et les terroristes de l’Etats islamique (Daesh) ensemble.

«Les nationalistes syriens et les séparatistes kurdes luttent ensemble contre Daesh au sein de la coalition des Forces démocratiques syriennes dans l’est», remarquent les auteurs du rapport, en ajoutant que «les groupes tendent à être dispersés partout en Syrie, de façon que certains membres se battent dans une partie du pays alors que d’autres font partie d’autres coalitions».

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Vu que de telles superpositions sont infinies, les tentatives des grandes puissances d’en distinguer les modérés «acceptables» des extrémistes «inacceptables» sont fondamentalement artificielles et erronées.

«60% de grandes groupes rebelles sont des extrémistes islamistes»

La cellule a étudié 48 groupes de rebelles qui agissent en Syrie, pour découvrir que 33% d’entre eux partagent la même idéologie que Daesh. Si les groupes islamistes qui souhaitent installer un régime conforme à la charia sont pris eux aussi en compte, le nombre d’extrémistes islamistes parmi les rebelles syriens s’élève à 60% des principaux groupes de combattants.

Le rapport indique que les groupes qui ne suivent pas l’idéologie de Daesh sont souvent affiliés à l’Armée syrienne libre et sont «définis pour la plupart par leur buts». Le document note que «plusieurs d’entre eux sont prêts à combattre les extrémistes, et auraient probablement accepté une solution politique islamiste à la guerre syrienne».

En plus, les auteurs du rapport notent que l’extrémisme continue à se répandre suite à «l’inaction internationale». Le groupe souligne que «six des coalitions toujours actives dans le conflit en ce moment» ont été formées au courant de l’année.

«Evincer Assad est la seule façon de mettre fin à la guerre civile»

Le conflit civil dans le pays ne pourra pas finir tant que le président Bachar el-Assad reste au pouvoir, d’après la cellule de réflexion.

«Pour 90% des groupes, destituer Assad est un objectif majeur. Cette découverte permet de voir clairement qu’il ne peut pas y avoir de traité de paix qui maintienne Assad au pouvoir», notifie le rapport.

Selon ces auteurs, l’Occident se concentre actuellement plutôt sur Daesh que sur les racines de sa montée au pouvoir. Tant que cela continue, «les extrémistes utiliseront le régime d’Assad comme moyen de recrutement», lit-on dans le document, qui ajoute que combattre Daesh était un objectif partagé uniquement par 38% des groupes étudiés.

Entretemps, le deuxième objectif dominant était l’établissement d’une sorte de loi islamique dans le pays. Les opinions sur la mise en pratique concrète varient cependant drastiquement d’un groupe à l’autre.

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«Les groupes salafistes djihadistes souhaitent implémenter une seule interprétation de la charia dans l’Etat, conformément à la lecture littérale du Coran. Les islamistes cherchent un rôle prédominant de la charia dans les sphères légales, économiques et politiques. D’autres groupes veulent tout simplement suivre l’exemple de systèmes légaux musulmans, dans lesquels la charia est un principe fondateur de la législation», indique le rapport.

«65 000 djihadistes sont prêts à remplacer Daesh»

Le document souligne que 16 groupes salafistes djihadistes qui combattent dans la guerre civile en Syrie rassemblent près de 96 000 combattants, alors que Daesh n’en dispose que de 31 000, d’après les dernières données de la CIA.

Une fois Daesh vaincu, il y a au moins 65 000 combattants issus d’autres groupes djihadistes prêts à les remplacer.

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«Ne serait-ce que dans ce rapport, il y a 15 groupes salafistes djihadistes, dont plusieurs s’opposent à Daesh, mais qui partagent son idéologie cruelle et qui bénéficieront de sa défaite. Sur ces 15, huit ont exprimé explicitement leur dévouement au djihad international, ce qui indique qu’il répondront très probablement aux attaques à l’Occident», dit le rapport.