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L'Allemagne fournit davantage d'armes aux peshmerga kurdes dans la lutte contre l'Etat islamique

Le gouvernement allemand a donné son feu vert à l'envoi d'armes supplémentaires pour appuyer l'effort de guerre kurde contre l'Etat islamique. Les experts craignent néanmoins qu'une partie d'entre-elles puissent se retrouver entre les mains de Daesh.

Les groupes Peshmerga devraient recevoir près de 4 000 fusils d'assaut G36, ainsi que six millions de munitions après la décision du gouvernement allemand. De plus, la Bundeswehr (Armée allemande) devrait également leur fournir 200 roquettes antichars «Milan», cinq véhicules blindés de type «Dingo», ainsi que des pièces détachées pour des modèles qu'ils utilisent déjà.

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Depuis l'automne 2014, l'Allemagne leur a déjà fourni 16 000 fusils G3 et G36, 8 000 pistolets, 40 mitrailleuses et 10 000 grenades lourdes.

En autorisant de nouvelles livraisons, le gouvernement allemand tient les promesses qu'il avait faites aux Kurdes. Ces dernier lui avaient soumis, à l'automne, la liste des armes dont ils ont besoin pour poursuivre leur effort de guerre contre Daesh.

Au cours des dernières semaines, la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen (CDU), et son collègue Frank-Walter Steinmeier (SPD) avaient promis une aide militaire supplémentaire lors de visites effectuées dans la capitale kurde d'Arbil. Ils avaient aussi expressément salué la lutte des comabattants kurdes contre Daesh. 

Suite à son entretien avec le président de la région autonome kurde d'Irak, Massoud Barzani, il y a environ une semaine, Frank-Walter Steinmeier avait signalé que les peshmergas étaient particulièrement friands des armes allemandes. En conséquence, l'aide s'est selon lui révélée décisive, «pour provoquer un renversement de la situation militaire». 

En effet, depuis la décision du gouvernement allemand en 2014 de soutenir militairement les Kurdes, ces derniers, appuyés par les frappes aériennes américaines, ont repris de nombreux territoires à l'Etat islamique.

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Au cours des dernières semaines, les peshmergas ont libéré la ville de Sinjar, interrompant une importante ligne de ravitaillement entre la Syrie et le nord de l'Irak. Selon les combattants kurdes, les roquettes allemandes «Milan» ont joué un rôlé prépondérant. 

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Les roquettes «Milan» sont très populaires parmi les Kurdes car elles leur permettent de combattre à grande distance, chargés sur les véhicules blindés.

Les armes, pourraient-elles se retrouver «entre de mauvaises mains»? 

Cependant, les experts militaires mettent en garde contre un soutien militaire trop important aux Kurdes car, malgré les succès de la lutte contre Daesh, cet arsenal militaire pourrait aussi se retrouver entre les mains des terroristes.

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Car même si les Kurdes affirment prendre toutes les précautions nécessaires contre ce genre d'incident, les militaires allemands qui forment les combattants peshmergas n'ont pas les moyens de contrôler entièrement l'acheminement des armes et qui les utilise. Le gouvernement allemand ne peut garantir une sécurité complète, selon les experts.

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le 17 décembre, un utilisateur de Twitter a posté sur son compte des photos montrant des combattants non-identifiés arborant des fusils G36 qui auraient été acheminés vers le nord de l'Irak pour y être revendus sur le marché noir entre 3 000 et 5 000 dollars. Impossible néanmoins de savoir si ces fusils proviennent des cargaisons destinées aux Peshmerga. 

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