Israël disposerait de 90 ogives nucléaires selon le rapport annuel du SIPRI

Israël posséderait environ 90 ogives nucléaires, selon le rapport 2025 du SIPRI. Bien qu’il n’ait jamais reconnu posséder l’arme nucléaire, l’État hébreu maintient une politique d’ambiguïté. Cette absence de transparence lui permet d’échapper aux règles internationales, contrairement à des pays comme l’Iran, pourtant sous surveillance permanente.
Le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) estime qu’Israël disposerait de 90 ogives nucléaires, selon son rapport annuel publié le 16 juin. Conservées en stockage, ces armes seraient majoritairement destinées à être déployées par voie aérienne.
Le document précise qu’environ 30 bombes pourraient être embarquées sur des F-16I, tandis que jusqu’à 50 ogives seraient compatibles avec des missiles balistiques comme le Jericho III, dont la portée avoisinerait 5 500 km. Des modifications sur certains F-15 sont également évoquées, sans confirmation. Les sites de stockage, possiblement partiellement désassemblés, restent non localisés.
Israël n’a jamais reconnu formellement posséder l’arme nucléaire. Cette ambiguïté relève d’une stratégie d’« opacité nucléaire », appuyée par un accord tacite conclu avec les États-Unis en 1969, selon des archives déclassifiées.
Une situation exceptionnelle au sein du système international
Israël ne fait pas partie des signataires du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et ses installations ne sont pas soumises aux inspections de l’AIEA. D’après ICAN, ses dépenses nucléaires ont progressé de 2,4 % en 2024 pour atteindre 1,1 milliard de dollars. Israël aurait même mené des essais sur un nouveau système de propulsion de missile et poursuivrait la modernisation du complexe nucléaire de Dimona.
Un contexte régional sous tension
Parmi les neuf puissances nucléaires recensées par le rapport du SIPRI, Israël est la seule au Moyen-Orient. Cette singularité, rarement évoquée dans les discussions diplomatiques, illustre une faille dans l’architecture globale de contrôle.
Alors que l’Iran, pourtant signataire du TNP, demeure sous surveillance constante, Israël agit en marge des mécanismes internationaux. Cette différence de traitement soulève des interrogations sur l’équité du système international en matière nucléaire.
En novembre 2023, un ministre israélien avait tenu des propos polémiques sur l’usage hypothétique d’une arme nucléaire contre Gaza, plus tard qualifiés de « métaphoriques ». Selon Euro-Med Human Rights Monitor, les bombardements israéliens sur Gaza en 2023 auraient totalisé 25 000 tonnes d’explosifs, soit l’équivalent de deux bombes nucléaires d’Hiroshima.
Alors que l’attention reste focalisée sur les intentions d’autres États, le rapport du SIPRI rappelle que la stabilité régionale repose aussi sur une approche équilibrée et transparente des arsenaux nucléaires, y compris ceux déjà existants.