Israël bloque la flottille humanitaire de Greta Thunberg et Rima Hassan

Israël refuse l’accostage du voilier Madleen, parti de Sicile avec Greta Thunberg et Rima Hassan à son bord pour livrer de l’aide à Gaza. La marine israélienne menace d’intervenir, tandis que les militants dénoncent le blocus et la crise humanitaire. Les tensions s’accentuent après le survol du navire par des drones.
Le 5 juin 2025, Israël a annoncé qu’il refuserait l’accostage du voilier Madleen, affrété par la Coalition de la Flottille pour la liberté, transportant une douzaine de militants, dont Greta Thunberg et l’eurodéputée française Rima Hassan.
Parti de Catane (Sicile) le 1er juin, le navire, chargé de vivres (lait en poudre, couches, farine, riz), de matériel médical et de kits de dessalement d’eau, visait à briser le blocus maritime imposé par Israël à Gaza depuis 2007, après la prise de pouvoir par le Hamas.
L'équipage sera arrêté
Selon une source de la défense israélienne, l’armée ne permettra pas au bateau d’approcher Gaza, et le ministre de la Défense, Israel Katz, doit trancher ce 5 juin sur deux options : laisser le navire en mer ou l’escorter vers le port d’Ashdod pour arrêter les militants.
La mission, soutenue par des ONG dénonçant le blocus, vise à sensibiliser sur la crise humanitaire à Gaza, où l’ONU rapporte que 100 % de la population est menacée de famine après un blocus total, partiellement assoupli en mai 2025. Rima Hassan, eurodéputée LFI, a déclaré que l’objectif était de « dénoncer le génocide en cours et l’impunité d’Israël », tandis que Greta Thunberg, portant un keffieh, a affirmé : « Cette mission est moins dangereuse que le silence mondial face au génocide. »
L’équipage, incluant le journaliste d’Al Jazeera Omar Faïad et l’acteur Liam Cunningham, reste déterminé malgré les risques. Dans la nuit du 3 au 4 juin, le Madleen a été survolé par des drones, provoquant une alerte parmi les militants. Rima Hassan a d’abord craint une attaque, évoquant un précédent en mai 2025 où un autre navire, le Conscience, avait été endommagé, peut-être par des drones israéliens. Il s’agissait finalement de drones grecs de surveillance, sans danger.
La marine israélienne, par la voix du général Effie Defrin, a prévenu qu’elle protégerait son espace maritime, déclarant : « Nous agirons en conséquence. » La Coalition a condamné ces « menaces » comme une tentative d’intimidation. Cette initiative a suscité des réactions contrastées.
En France, des figures comme Marine Tondelier et Clémence Guetté ont appelé à protéger l’équipage, tandis que certains, comme Étienne Gernelle, y voient une « parodie humanitaire » médiatique. À Gaza, où plus de 55 000 personnes ont péri depuis octobre 2023, selon le ministère de la Santé local, ce refus d’accostage renforce l’isolement de l’enclave.