Israël impose ses conditions pour une détente avec la Syrie

Israël conditionne une détente avec la Syrie à l’éloignement des milices iraniennes et à la neutralisation des armes chimiques. Damas a fait un geste d’ouverture en restituant les archives d’Eli Cohen. Les pourparlers en Azerbaïdjan marquent une étape, mais les frappes israéliennes persistent.
Le 20 mai 2025, des discussions entre Israël et la Syrie laissent entrevoir une possible détente, mais sous des conditions strictes imposées par l’État hébreu. Selon L’Orient-Le Jour, des pourparlers directs ont récemment eu lieu en Azerbaïdjan entre des responsables du gouvernement intérimaire syrien et israélien, marquant une rare tentative de dialogue dans un contexte de tensions régionales.
Israël, sous la direction de Benjamin Netanyahou, exige des garanties fermes pour réduire son hostilité envers Damas, notamment l’éloignement des milices iraniennes et du Hezbollah de sa frontière nord, ainsi que la neutralisation des stocks d’armes chimiques syriennes. Ces exigences s’inscrivent dans la stratégie israélienne de lutte contre les menaces perçues à sa frontière.
Vers une normalisation des relations entre Tel Aviv et Damas ?
Depuis des années, Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur des bases militaires syriennes, officiellement pour contrer l’influence iranienne. En 2025, ces opérations se sont intensifiées, avec plus de 20 frappes qualifiées comme les « plus violentes » de l’année par l’OSDH le 4 mai. L’État hébreu se dit également prêt à empêcher l’entrée de « forces hostiles » dans les zones druzes du sud syrien, selon un communiqué militaire du 3 mai.
Ces actions soulignent la fermeté d’Israël, qui conditionne toute normalisation à la sécurité de ses frontières. Un geste symbolique de Damas a toutefois ravivé l’espoir d’un apaisement. Le 20 mai, le gouvernement syrien a remis les archives personnelles d’Eli Cohen, espion israélien exécuté en 1965, à Israël − un acte qualifié de « bonne volonté » et initié par Ahmed al-Chareh.
Cette restitution, caractérisée par le bureau de Netanyahou comme le fruit d’une « opération secrète », pourrait ouvrir la voie à des négociations plus approfondies. Des rumeurs évoquent même une possible restitution de la dépouille d'Eli Cohen, bien que cela reste incertain. Cependant, la prudence reste de mise.
L’ONU, par la voix de son envoyé spécial pour la Syrie, a appelé le 3 mai Israël à « cesser immédiatement » ses attaques, dénonçant leur impact déstabilisateur. Malgré ces critiques, Netanyahou maintient une ligne dure, insistant sur la nécessité d’un « véritable cessez-le-feu » excluant toute présence iranienne.
Cette position, renforcée par le soutien de Donald Trump, qui a appelé à une normalisation lors d’un discours à Riyad le 14 mai, pourrait redessiner les relations syro-israéliennes, mais à un coût élevé pour Damas.