Conquête de Gaza : Israël approuve un plan d'extension de ses opérations militaires

Une source officielle israélienne a déclaré le 5 mai que le cabinet de sécurité israélien avait approuvé une extension des opérations militaires visant à la «conquête» de la bande de Gaza et le contrôle des territoires saisis et ce, après la mobilisation de dizaines de milliers de réservistes pour cette offensive.
Le conflit israélo-palestinien connaît une nouvelle escalade alarmante. Le 5 mai, une source officielle israélienne a fait état d’une décision majeure du cabinet de sécurité israélien : l’approbation d’un élargissement des opérations militaires dans la bande de Gaza.
Cette initiative, présentée comme une tentative de « conquête » et de contrôle des zones déjà occupées, s’inscrit dans une dynamique de militarisation accrue, marquée par le rappel de dizaines de milliers de réservistes, a rapporté le média français l’Opinion.
Le plan prévoit qu’Israël maintienne son contrôle sur la bande de Gaza, notamment en favorisant le « départ volontaire » de ses habitants, selon la source officielle. Le 4 mai, l’armée israélienne a confirmé le rappel de plusieurs dizaines de milliers de réservistes pour soutenir cette offensive.
Toutefois, selon plusieurs médias israéliens, le lancement effectif de l’opération pourrait être retardé jusqu’à la visite du président américain Donald Trump, attendue au Moyen-Orient à la mi-mai. Lors d’une réunion de son cabinet, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a exprimé son intention de soutenir le plan proposé par Donald Trump visant à encourager le « départ volontaire » des habitants de Gaza, selon une source officielle.
En février, le président américain avait suggéré que les États-Unis prennent en charge la reconstruction de la bande de Gaza, avec l’ambition de la transformer en une « Riviera du Moyen-Orient ». Ce projet impliquerait, selon lui, le déplacement des populations palestiniennes vers des pays voisins comme l’Égypte et la Jordanie, une idée que ces deux États ont fermement rejetée. D'ailleurs, une agence spéciale serait chargée de faciliter le départ des Palestiniens hors de Gaza, dans le cadre de cette initiative controversée.
En colère, le Forum des familles, principale association représentant les proches des otages israéliens, a vivement critiqué la décision du gouvernement, affirmant qu’elle va à « l’encontre des souhaits de plus de 70 % de la population ».
Selon l’organisation, ce choix met en péril la vie des otages toujours détenus, tout en exposant davantage les soldats israéliens engagés sur le terrain. Le forum a dénoncé un plan jugé « dangereux et irresponsable ».
Une situation humanitaire dramatique
Depuis des semaines l’ONU alerte sur le risque imminent de famine menaçant les 2,4 millions de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza, soumise à un blocus total par Israël depuis le 2 mars.
Malgré ces avertissements, le cabinet israélien estime qu’il y aurait « actuellement suffisamment de nourriture » dans le territoire, tout en évoquant la possibilité d’une « distribution humanitaire » si la situation l’exigeait, selon une source officielle.
Le Programme alimentaire mondial (PAM), l’un des principaux fournisseurs de denrées dans la région, a pourtant annoncé le 25 avril avoir « épuisé tous ses stocks ». De son côté, Israël accuse le Hamas de détourner l’aide humanitaire, justifiant ainsi le maintien du blocus comme un moyen de pression pour obtenir la libération des otages.
De son côté, le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha) a fermement critiqué le plan présenté par les autorités israéliennes, soulignant qu’il entraînerait l’exclusion de vastes zones de la bande de Gaza des circuits d’approvisionnement. Selon l’Ocha, ce projet contrevient aux principes humanitaires fondamentaux, en limitant l’accès à l’aide vitale pour une population déjà en situation de détresse extrême.
L’organisation a mis en garde contre les conséquences dramatiques de telles restrictions, qui aggraveraient encore la crise humanitaire sur le terrain.
En réaction aux mesures annoncées, le Hamas a accusé Israël, le 5 mai, de pratiquer un véritable « chantage » à l’aide humanitaire. Le mouvement palestinien estime qu’Israël utilise l’accès aux ressources vitales comme un levier politique, et le tient pour pleinement responsable de l’aggravation de la catastrophe humanitaire qui frappe actuellement la population de Gaza.