Craignant l’espionnage, l'UE distribue des téléphones prépayés à ses fonctionnaires qui se rendent aux États-Unis

Un article publié sur le site du Financial Times a révélé que la Commission européenne craint une pénétration de ses systèmes par les Américains, d’où les nouvelles procédures imposant de fournir des téléphones prépayés et des ordinateurs portables basiques aux hauts fonctionnaires se rendant Outre-Atlantique.
Le quotidien économique britannique Financial Times a révélé ce 14 avril que la Commission européenne a commencé à fournir des téléphones prépayés et des ordinateurs portables basiques à certains de ses employés qui se rendent en mission aux États-Unis, et ce, afin de tenter de contrecarrer les risques d'espionnage.
Des sources proches du dossier ont fait savoir que les commissaires et les hauts fonctionnaires européens qui devraient se rendre la semaine prochaine à Washington aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale ont reçu ces nouvelles directives.
Ce recours, expliquent les mêmes sources, correspond aux mesures appliquées dans les cas de voyages de hauts fonctionnaires en Ukraine et en Chine, où l'utilisation de matériel informatique standard est bannie, par crainte d’acte de piratage par les services de renseignement russes ou chinois.
« L'alliance transatlantique est terminée »
Une des sources a déclaré que la nouvelle mesure a été prise par crainte « que les États-Unis ne pénètrent dans les systèmes de la Commission [européenne] ». Cette méfiance vis-à-vis des États-Unis, considérée désormais comme un risque potentiel pour la sécurité, est la preuve, selon le Financial Times de la détérioration des relations depuis le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis en janvier dernier.
Le quotidien a cité une autre source qui a déclaré sans détour que « l'alliance transatlantique est terminée », dans la mesure où les discussions sensibles se déroulent entre Bruxelles et Washington, portant sur plusieurs domaines. Dans ce nouveau bras de fer entre États-Unis et EU (dans la guerre économique et en matière de droits de douane), détenir des informations sur l’adversaire pourrait constituer un avantage, voire un levier de négociation.