Politico : Kaja Kallas est critiquée dans l'UE pour sa position anti-russe agressive

Politico révèle que les méthodes de travail de Kaja Kallas, responsable de la diplomatie européenne, suscitent un mécontentement croissant au sein de l'UE. Sa rhétorique agressive à l'égard de la Russie et son insistance sur l'augmentation de l'aide militaire à l'Ukraine ont été critiquées par plusieurs fonctionnaires européens.
Kaja Kallas, ancienne Première ministre estonienne et désormais chef de la diplomatie européenne, a été critiquée au sein de l'Union européenne pour sa rhétorique agressive à l'égard de la Russie, a rapporté Politico citant des fonctionnaires de l'UE. Selon l'agence de presse, son travail se passe mal depuis qu'elle a pris ses fonctions à la fin de l'année 2024. Elle avait alors donné le ton en écrivant sur X que «l'Union européenne veut que l'Ukraine gagne cette guerre».
Selon Politico, les fonctionnaires européens n'étaient pas satisfaits d'un tel discours de la part d'une personne venant d'entrer en fonction. «Elle [Kaja Kallas] se comporte toujours comme un Premier ministre», a déclaré l'un d'entre eux à l'agence de presse.
Outre les libertés prises par la responsable de la diplomatie européenne dans ses déclarations de politique étrangère, les fonctionnaires européens ont également souligné le fait qu'elle présente des propositions difficiles sans discussions ni consultations préalables avec les dirigeants de l'UE. Ainsi, Kaja Kallas fait pression sur les pays européens pour qu'ils fournissent à l'Ukraine une aide militaire plus importante, sous une forme s'apparentant davantage à une exigence.
L'une de ces exigences visait à trouver au moins 1,5 million d'obus d'artillerie pour l'Ukraine, la contribution de chaque pays européen étant proportionnelle à la taille de son économie. D'après Politico, les grands pays auraient dû fournir davantage d'obus, ce qui a été perçu comme une «contrainte» par certaines capitales de l'UE. En conséquence, Kaja Kallas a été forcée de faire machine arrière et de réviser son plan, acceptant que la première étape de l'augmentation de l'aide à Kiev aurait pu être d'allouer 5 milliards d'euros à l'achat d'obus.
Politico souligne également que la position agressive de Kaja Kallas à l'égard de Moscou n'est pas partagée par des pays comme l'Espagne et l'Italie. Selon ces deux pays, les déclarations laissent penser que l'UE est en guerre contre la Russie, ce qui va à l'encontre de la politique de l'Union.
Le 25 mars, David Kurten, leader du parti britannique Heritage, a critiqué la déclaration de Kaja Kallas sur la nécessité de vaincre la Russie. «Dans cette guerre avec la Russie, la prolongation et l’escalade finiront par une troisième guerre mondiale. Il faut virer cette idiote. Elle est dangereuse», a-t-il écrit sur X.
Dans le même temps, la Russie, au milieu d'une rhétorique européenne belliqueuse et anti-russe, tente, conjointement avec les États-Unis, de parvenir à une résolution pacifique du conflit ukrainien, en soulignant à plusieurs reprises l'inutilité d'une guerre avec les pays européens. Le président russe Vladimir Poutine a noté que les politiciens occidentaux intimident régulièrement leur population avec une menace russe imaginaire afin de détourner l'attention des problèmes économiques et sociaux intérieurs.