Face aux frappes israéliennes, le Hezbollah pointe la faiblesse du gouvernement libanais

Alors que l'État hébreu a multiplié les bombardements dans le sud du Liban, plusieurs députés du Hezbollah ont appelé le gouvernement libanais à mobiliser tous les moyens disponibles pour s'opposer à l'armée israélienne.
Le lendemain des frappes israéliennes ayant visé le Liban-Sud et la Bekaa, causant sept morts et quarante blessés, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a accusé le 23 mars Israël de tirer parti de «la faiblesse de l’État, de ses moyens limités et de son manque de courage».
Il a ainsi appelé le gouvernement libanais à prendre «une décision nationale pour protéger la souveraineté» du pays, en mobilisant «tous les moyens disponibles, comme il s’est engagé dans sa déclaration ministérielle», plutôt que de se limiter à de simples «déclarations», selon des propos rapportés par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).
Le Hezbollah met la pression sur le gouvernement libanais
Il a également insisté sur le fait que «le Premier ministre (…) est tenu d’informer les Libanais de l’équation qui les protégera de l’agression israélienne continue, et du moment où elle commencera à être appliquée pour arrêter l’effusion de sang».
Hassan Fadlallah a par ailleurs dénoncé «certaines voix libanaises qui adoptent entièrement les allégations israéliennes, font la promotion de la guerre israélienne contre le Liban, considérant cela comme une opportunité pour se débarrasser de la résistance». Il a défendu le rôle de cette dernière, affirmant qu’elle «n’est pas simplement un mot écrit à l’encre (...) que l’on peut effacer ou mettre de côté par une déclaration».
Selon lui, «depuis 1948, les habitants du Sud demandent à leur État de les défendre et de les protéger, et jusqu’à présent, ils ne l’ont pas trouvé. C’est pourquoi la résistance est née, elle qui a libéré la patrie et appelé l’État à assumer ses responsabilités pour le défendre». Ces déclarations résonnent avec celles du mufti jaafarite, le cheikh Ahmad Kabalan, qui avait affirmé le 21 mars précédent qu’«effacer la résistance reviendrait à effacer le Liban et sa souveraineté».
Deux autres députés du Hezbollah se sont exprimés sur la situation. Ali Fayad a jugé que «les circonstances par lesquelles passe le pays, et le Liban-Sud en particulier, nécessitent beaucoup de sagesse et de patience, et beaucoup de courage en même temps». Il a mis en garde contre «le jeu dangereux que joue Israël au Liban-Sud, en vue de retarder son retrait et d’empêcher les habitants de rentrer dans leurs villages frontaliers, allant jusqu’à tenter de provoquer une nouvelle guerre».
De son côté, le député Ibrahim Moussaoui a souligné que «le Hezbollah est un parti organisé et discipliné, qui a l’habitude de revendiquer clairement ses actions».