Orban affirme avoir vu dans les yeux des dirigeants de l'UE la reconnaissance de la défaite de l'Ukraine

Orban affirme avoir vu dans les yeux des dirigeants de l'UE la reconnaissance de la défaite de l'Ukraine Source: Gettyimages.ru
Viktor Orban, le Premier ministre hongrois
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Lors du sommet de l’UE du 20 mars, au cours duquel la décision sur l'adhésion de l'Ukraine à l'UE a de nouveau été rejetée par la Hongrie, Viktor Orban a «vu dans les yeux de tous» que l’Ukraine a perdu la guerre. Il a également ajouté qu'il ne permettrait pas que son pays soit impliqué dans un conflit financé par l'Europe.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré à Radio Kossuth qu'il avait vu la reconnaissance par les dirigeants européens de la défaite de l'Ukraine dans le conflit. «J’ai déjà vu dans les yeux de tous que l’Ukraine a perdu la guerre. Ce n’était donc pas une bonne idée de s’impliquer dans cette affaire», a-t-il souligné.

Cette déclaration du Premier ministre hongrois s'inscrit dans le contexte du veto de Budapest à l'adhésion de l'Ukraine à l'UE, qui a été examinée lors du sommet de l'UE du 20 mars. En bloquant la décision, Viktor Orban a rapporté sur X : «Veto ! Ça suffit ! Nous allons demander aux Hongrois ce qu'ils pensent de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE. D'ici là, nous ne pouvons soutenir aucune position commune en la matière».

À l'issue de la réunion des dirigeants européens, le Premier ministre hongrois a également indiqué aux journalistes que la décision sur ce sujet serait fondée sur l'opinion du peuple hongrois. «Nous ne laisserons pas se former un front européen commun qui se prononce pour la guerre et dont la Hongrie fasse partie», a-t-il réaffirmé.

Viktor Orban s'est également plaint de ce que les foyers hongrois devaient payer «les conséquences économiques de la guerre», ce que Budapest ne peut pas laisser continuer. «Cela ne peut être réalisé qu’en convaincant l’Europe de soutenir les efforts de paix du président américain, pas de s’engager dans des aventures militaires. Alors seulement la paix viendra», a-t-il ajouté.

Le document prévoyant l'accélération de l'adhésion de l'Ukraine à l'UE et lui fournissant une aide militaire d'une valeur de plusieurs milliards d'euros a été approuvé par les 26 participants au sommet de l'UE, mais n'a pas été adopté en raison du veto de la Hongrie. Volodymyr Zelensky a également pris part au débat sur cette question, et selon le Premier ministre hongrois, il ne l'a pas fait de manière amicale. «Le président ukrainien semble souffrir d’une incompréhension de son rôle, agissant comme s’il était déjà dans l’UE et pouvait donc se permettre un ton plus dur, alors qu’en réalité, il ne le peut pas», a souligné Viktor Orban.

En février dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé que l'Ukraine pourrait adhérer à l'UE d'ici 2030. Le Premier ministre hongrois a répondu que sur ce sujet la Hongrie avait le dernier mot et que l'adhésion de l'Ukraine à l'UE détruirait l'économie hongroise. Selon lui, l'Union européenne ne veut pas aider l'Ukraine, mais la coloniser, et le fait de forcer Kiev à poursuivre le conflit est l'une des méthodes de colonisation.

Par ailleurs, après le sommet extraordinaire de l'UE du 6 mars, Viktor Orban a indiqué que la Hongrie mènerait un sondage d'opinion sur l'adhésion de l'Ukraine à l'UE car, selon lui, il est nécessaire de se prononcer d'abord sur cette question avant de décider d'un soutien financier des pays européens à l'Ukraine.

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