Benyamin Netanyahou, Donald Trump, l'un dirigeant d'Israël, l'autre aspirant à l'être mais aux Etats-Unis, se rencontreront le 28 décembre prochain. Un événement qui sera assurément très largement couvert par les organes de presse internationaux déjà positionnés dans les starting-block pour recueillir les sentiments de chacun d'entre-eux avant, pendant et après cette rencontre inédite. Habitués des déclarations insolites et des dérapages, leurs discours seront à coup sûr commentés en Israël, outre-atlantique et ailleurs.
Si d'apparence rien ne semble rapprocher les deux hommes à part celle d'appartenir à une même génération (trois années les séparent seulement), le responsable israélien et le magnat de l'immobilier ont une approche bien spécifique de l'islam. Dans un contexte sécuritaire intérieur dégradé, marqué par la dernière fusillade de San Bernardino, le candidat à la primaire républicaine avait clairement affirmé que les citoyens musulmans résidant à l'intérieur comme à l'extérieur du pays représentaient une menace sécuritaire. Le favori des sondages auprès des sympathisants républicains a notamment fait savoir que s'il parvenait aux responsabilités, il prendrait comme mesure, l'interdiction pure et simple aux musulmans de fouler le sol américain peu importe leur origine sociale.
Sur cette même thématique de l'islam et de ses disciples, le Premier ministre israélien a créé la polémique en affirmant que l'ancien mufti de Jérusalem, Haj Amin Al-Husseini, était l'instigateur de la solution finale. «Hitler ne voulait pas à l’époque exterminer les juifs, il voulait expulser les juifs. Et Haj Amin Al-Husseini est allé voir Hitler en disant : «Si vous les expulsez, ils viendront tous ici.» «Que dois-je faire d’eux ?», demanda-t-il. Il a répondu : «Brûlez-les.» a-t-il déclaré. Une sortie médiatique qui avait suscité une vague d'indignation à l'intérieur comme à l'extérieur du pays.
Autre atome crochu entre deux hommes, ils provoquent généralement lors de leurs déplacements, une levée de bouclier parmi certains politiques et citoyens. Le site du parlement britannique vient d'appeler à empêcher l'entrée du milliardaire américain au Royaume-Uni, après ses propos sur les musulmans et sur la prétendue radicalisation de certains quartiers de Londres et Paris. Benyamin Netanyahou de son côté, a quant à lui essuyé une salve de critiques lors de sa venue à Paris peu après les attaques du 13 janvier. Certains y voyant une récupération politique afin de légitimer les incursions de Tsahal dans les territoires palestiniens. En Espagne, une cour de justice avait émis en novembre dernier un mandat d'arrêt à son encontre dans le cadre de l’enquête sur l’arraisonnement tragique du Mavi Marmara en 2010. Une décision qu'il avait lui-même qualifié de «provocation.»
Le conflit israélo-palestinien, un terrain miné
Si les deux hommes peuvent faire de leurs défauts des points communs susceptibles de les rapprocher, sur le plan diplomatique et notamment concernant le conflit israélo-palestinien, leur avis semble néanmoins divergent du moins en apparence. Avant de se rendre à Jérusalem, ce dernier s'est rendu comme les autres candidats de la primaire américaine à la Coalition juive républicaine jeudi dernier et a, malgré quelques hués, reçu un accueil chaleureux. Pour autant, Donald Trump n'a pas hésité à remettre en question devant des fervents partisans de l'état hébreux, la réelle volonté du pays de sceller la paix avec les Palestiniens et a par ailleurs appelé à un accord juste. Une déclaration qui demeura une conviction à condition qu'il réitère ce même propos devant le responsable israélien.