La Hongrie refuse de soutenir un emprunt commun de l'UE destiné à l'Ukraine

La Hongrie refuse un prêt collectif européen destiné à financer la défense et l’aide à l’Ukraine, pour éviter un endettement durable des Européens, selon Viktor Orban.
La Hongrie ne doit pas autoriser l'Union européenne à contracter un emprunt massif destiné à diverses dépenses, notamment pour soutenir l'Ukraine, car cela entraînerait les futures générations européennes dans une spirale d'endettement, a mis en garde le Premier ministre hongrois Viktor Orban sur les ondes de la station la radio hongroise Kossuth.
Selon lui, les pays membres de l'UE sont profondément divisés quant aux sources de financement nécessaires au développement de l'industrie européenne de défense, ainsi qu'au soutien apporté à l'État ukrainien et à son armée. En outre, une partie des États souhaite financer ces dépenses à partir de leurs propres budgets nationaux, tandis que d'autres préfèrent recourir à un emprunt commun dont le remboursement serait garanti par l'ensemble de la communauté européenne.
«Je soutiens que la Hongrie ne doit pas accepter que les pays membres de l’Union européenne contractent conjointement des emprunts, s’endettent et accablent non seulement nos enfants, mais aussi nos petits-enfants de dettes. À mon avis, la Hongrie ne devrait pas y prendre part», a-t-il insisté.
Le Premier ministre hongrois a rappelé par ailleurs qu'en vertu de la Constitution hongroise, une décision concernant la participation du pays à un tel emprunt européen nécessiterait l'approbation des deux tiers du Parlement national. Le législateur hongrois devrait se prononcer à ce sujet avant le 20 mars, date du prochain sommet extraordinaire de l'UE.
Lors d'une rencontre tenue le 6 mars à Bruxelles, les dirigeants européens se sont accordés sur un plan visant à renforcer les capacités de défense et à développer l'industrie militaire de l'UE, mais n'ont pas tranché sur les modalités exactes du financement. La Commission européenne a évoqué la possibilité d'un emprunt atteignant 150 milliards d'euros, proposition qui a été simplement «prise en compte».
Enfin, durant cette même réunion bruxelloise, la Hongrie a refusé d'approuver une déclaration distincte portant sur la poursuite de l'aide militaire à l'Ukraine, document qui a pourtant été validé par les 26 autres membres de l'UE. Immédiatement après cette rencontre, Viktor Orban a confirmé que Budapest n'accorderait aucun financement à ces objectifs.