Moscou, Pékin et Téhéran se coordonnent sur le dossier du nucléaire iranien

Moscou, Pékin et Téhéran se coordonnent sur le dossier du nucléaire iranien© Associated Press
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, et le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi.
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Lors de discussions tripartites à Pékin, la Chine, la Russie et l'Iran coordonnent leurs efforts pour la levée des sanctions contre l'économie iranienne. Le chef de la diplomatie chinoise a insisté sur l’importance du «dialogue» et de la «négociation» pour régler la question du nucléaire iranien.

La Chine, la Russie et l'Iran ont lancé, le 14 mars, un appel conjoint à la levée des sanctions contre Téhéran, à l'issue de discussions tripartites à Pékin. Cet appel intervient alors que les grandes puissances occidentales tentent, sans succès, de raviver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.

Paradoxalement, Donald Trump, qui avait unilatéralement retiré les États-Unis de l'accord en 2018, s'est récemment déclaré ouvert au dialogue avec l'Iran après son retour au pouvoir. Cependant, Washington a parallèlement durci les sanctions contre Téhéran, rendant toute négociation plus complexe.

Un front commun Moscou Téhéran Pékin

«Nous avons procédé à un échange de vues approfondi sur les questions nucléaires et la levée des sanctions», a déclaré Ma Zhaoxu, vice-ministre chinois des Affaires étrangères, après une rencontre avec ses homologues russe, Sergueï Riabkov, et iranien, Kazem Gharibabadi.

Les trois diplomates ont réaffirmé «la nécessité de mettre fin à toutes les sanctions unilatérales illégales», a ajouté Ma Zhaoxu, reprenant les termes d’un communiqué commun Chine-Russie-Iran publié par Pékin.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a insisté sur l’importance du «dialogue» et de la «négociation» pour régler la question du nucléaire iranien, avertissant que «les sanctions unilatérales ne feront qu'exacerber les conflits».

Cette position s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes, alors que Washington maintient une pression maximale sur l’Iran. Depuis des décennies, les Occidentaux soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire – une accusation que l’Iran rejette catégoriquement, affirmant que son programme est strictement civil et destiné à des usages énergétiques.

L’accord de 2015, signé entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni) ainsi que l’Allemagne, visait à encadrer le programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions économiques.

À l’époque, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) confirmait que Téhéran respectait ses engagements. Mais en 2018, Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord, qualifiant ce texte de «désastreux». Les sanctions américaines ont été rétablies, plongeant l’économie iranienne dans une crise profonde.

En réaction, Téhéran a progressivement renoncé à ses engagements et accéléré le développement de son programme nucléaire. Depuis, toutes les tentatives pour relancer l'accord ont échoué, laissant planer une incertitude persistante sur l'avenir des négociations.

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