Benjamin Netanyahou accusé d'avoir reçu de l'argent du Qatar

Deux collaborateurs du Premier ministre israélien Netantahou Yonathan Urich et Israël Einhorn auraient touché de l'argent du Qatar pour promouvoir une image positive de l'émirat. Cette opération aurait eu lieu avant la Coupe du monde de football de 2022, par le biais de d'une société nommée Perception.
Un tribunal israélien a imposé le 11 mars une «ordonnance de non-publication» sur l’enquête en cours concernant les liens présumés entre le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou et des personnalités proches du gouvernement qatari, rapporte le quotidien Haaretz. Une enquête que le chef du Likoud a qualifié le 12 mars de «mensonge méprisable».
Ces soupçons de connivence entre Netanyahou et l’émirat gazier ont émergé à la suite d’une enquête menée par Haaretz qui révélait l’existence d’une campagne de communication visant à redorer l’image du Qatar à l’international. Cette opération aurait été orchestrée par deux proches conseillers en communication du Premier ministre, avant la Coupe du monde de football de 2022, par le biais de leur société Perception.
Les liens officieux entre le Qatar et Israël
Parmi les messages clés véhiculés, la campagne affirmait notamment que «le Qatar ne finance pas le terrorisme», et qu’il «collabore avec de nombreux pays et investit des ressources pour promouvoir la paix et la stabilité dans les zones de conflit». À cette époque, Netanyahou était chef de l’opposition, tandis que l’un des conseillers impliqués, Yonatan Urich, était le porte-parole du Likoud, après avoir dirigé plusieurs campagnes électorales du dirigeant israélien aux côtés de son associé Israel Einhorn.
Dans la foulée des révélations de Haaretz, le gouvernement israélien a pris des mesures de rétorsion contre le journal d’opposition en mettant fin à toute subvention publique et aux revenus publicitaires financés par l’État.
Ces révélations ont suscité de vives critiques au sein de l’opposition israélienne, certains députés dénonçant une initiative qui s’inscrit dans la continuité de la politique de financement du Hamas via le Qatar, instaurée en 2012 par Benjamin Netanyahou, puis poursuivie sous les gouvernements de Naftali Bennett et Yaïr Lapid.
Israël et le Qatar n’entretiennent pas de relations diplomatiques officielles mais les deux pays avaient établi des liens commerciaux en 1996, qui ont perduré jusqu’en 2009. Cette année-là, Doha a rompu ces relations en réaction à une précédente offensive militaire israélienne sur Gaza.
Après une période de tensions, un rapprochement informel a eu lieu, aboutissant à un rôle central du Qatar en tant que principal bailleur de fonds du Hamas et de la bande de Gaza. Ce soutien financier s’est fait en coordination avec Israël, qui y voyait un moyen de stabiliser la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne.