WikiLeaks : la Turquie aurait déjà planifié d’abattre un avion russe en octobre
Le site de lanceurs d'alerte Wikileaks, connu pour ses révélations, a révélé que la Turquie avait planifié une attaque contre un avion russe un mois plus tôt, en faisant référence à un dénonciateur turc bien connu.
Cette information dévoilée par WikiLeaks est basée sur le tweet d’un lanceur d’alerte turc, connu sur le réseau social sous le pseudo de Fuat Avni. «Le 10 octobre, six semaines avant le crash d’avion russe, une source turque a fait savoir les prochains plans [du président] Erdogan à abattre un avion», lit-on sur son compte Twitter.
@wikileaks 12.10.2015! He says erdoğan is afraid of election and thinking about shooting down russian war plane. pic.twitter.com/AZKBgncyo0
— Diyap Yıldırım (@UyusukKursun) 5 декабря 2015
Ce n’est pas la première fois que le mystérieux twitto fait trembler le pouvoir turc. Apparemment très bien informé, il a mis au jour nombre de projets des autorités, y compris des opérations de police du gouvernement qu’il a révélées avant leur réalisation.
Fuat Avni ou le prophète
L’identité du mystérieux personnage demeure toujours inconnue et a provoqué tout un lot de spéculation, mais il semble que la source se trouve à l’intérieur du gouvernement. Dans une des interviews conduites sur Twitter par le journal anglophoneVocativ, il a annoncé avoir travaillé pendant des années à des postes sensibles au sein de l’AKP [le parti au pouvoir].
En décembre 2014, il a informé d’une intervention policière d’envergure parmi les cercles d’opposants au régime et de médias critiques, en précisant le nombre des suspects qui allaient être arrêtés. «Demain, il y aura une opération. La police va arrêter 400 personnes, dont 147 journalistes», a-t-il publié.
3. On Dec. 12, tomorrow, authorities will conduct raids mostly in Istanbul, Ankara and Malatya.
— Fuat Avni Eng (@FuatAvniEng) 11 декабря 2014
Et l’intervention de la brigade antiterroriste a effectivement eu lieu pour «complot contre l’Etat», mais trois jours après la publication. Le retard a été dû, selon le dénonciateur, au changement à la dernière minute de la date et de l’ampleur de l’intervention décidé par les autorités, échaudées par le tweet. Finalement, 27 journalistes ont été arrêtés.