Syrie : Ahmed el-Chareh dissout le parti Baas, mouvement politique de la famille Assad
Le nouveau dirigeant syrien Ahmed el-Chareh a dissout le parti Baas. Ce mouvement politique était le fondement idéologique de la famille Assad, prônant un nationalisme arabe, un socialisme et une lutte contre les ingérences occidentales.
C'est la fin d'une ère. La dissolution du parti Baas syrien par le nouveau dirigeant de Damas Ahmed el-Chareh le 29 janvier tourne définitivement la page de la famille Assad.
Le Parti Baas arabe socialiste syrien, fondé en 1947 par Michel Aflaq, Salah al-Din al-Bitar et Zaki al-Arsuzi, est une organisation politique panarabe ayant pour objectif l'unité et le renouveau des pays arabes, basés sur le nationalisme arabe, le socialisme et la lutte contre le colonialisme. «Baas» signifie «renaissance» en arabe, et ce mouvement entendait redonner aux Arabes leur dignité et leur puissance face à l'Occident.
Le parti a pris le pouvoir en Syrie en 1963, après un coup d'État, puis avec celui de Hafez al-Assad, qui, en 1970, a consolidé son autorité. Sous la famille Assad, père et fils, le Baas est devenu l'ossature idéologique de la Syrie.
Des liens forts avec la Russie et l'Iran
Le nationalisme arabe est au cœur du mouvement. Le Baas considère le monde arabe comme une entité unifiée, avec une culture et une histoire communes. Le parti défend également une version du socialisme, mais spécifiquement adaptée au contexte arabe.
Ce socialisme inclut une économie planifiée et une redistribution des richesses, tout en mettant l’accent sur la justice sociale et la lutte contre les inégalités économiques. Cependant, ce modèle n’a pas toujours été mis en œuvre de manière strictement marxiste ; il a plutôt pris la forme d’un socialisme nationaliste, favorisant une forte intervention de l’État dans l’économie, notamment dans les secteurs stratégiques.
Au niveau de ses relations avec l'étranger, très rapidement le parti baas syrien a fait le choix d'un alignement sur l'Union soviétique et après sur la Russie au lendemain de la Guerre froide. Moscou a d'ailleurs joué un rôle central pour protéger le gouvernement de Bachar el-Assad en luttant activement contre les groupes djihadistes. De surcroît, le parti baas syrien, contrairement au mouvement baas irakien, a privilégié des liens stratégiques avec l'Iran dès l'avènement de la République islamique iranienne en 1979.