Syrie : le dirigeant de la nouvelle administration rencontre le chef de la diplomatie du Bahreïn
Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn s’entretient à Damas avec le nouveau dirigeant syrien, marquant la première rencontre officielle entre les deux parties depuis la chute du régime de Bachar el-Assad. Les nouvelles autorités syriennes comptent sur le soutien des pays du Golfe pour pousser Washington à lever ses sanctions.
Le chef de la nouvelle administration syrienne, Ahmed al-Charaa, connu également sous son nom de guerre Mohammad al-Joulani, a reçu le 8 janvier à Damas le ministre bahreïni des Affaires étrangères, Abdullatif bin Rashid Al Zayani. Il s’agit de la première rencontre officielle de haut niveau entre les deux parties depuis la chute du gouvernement de Bachar el-Assad le mois dernier.
Lors de cette rencontre, le chef de la diplomatie bahreïnie a souligné l'engagement de son pays à «soutenir la stabilité, la souveraineté, l'indépendance, l'intégrité territoriale de la Syrie», ainsi que «la non-ingérence dans les affaires intérieures du pays et le respect des choix de son peuple», rapporte l’agence de presse officielle du Bahreïn BNA.
Le chef de la nouvelle administration syrienne a exprimé, pour sa part, «sa gratitude pour la position de soutien de Bahreïn à l'égard des nouveaux dirigeants syriens dans leurs efforts pour instaurer la paix, la sécurité et la stabilité en Syrie», soulignant l'engagement de son administration à «surmonter les défis actuels» et à «construire un État syrien moderne».
Selon BNA, la réunion a porté sur les efforts déployés par la nouvelle administration syrienne pour traverser cette «phase de transition critique» et sur «les efforts de la Syrie pour retrouver son rôle central aux niveaux régional et international». Asaad Al Shaibani, ministre des Affaires étrangères du gouvernement intérimaire syrien, et Waheed Mubarak Sayyar, ambassadeur de Bahreïn en Syrie, ont notamment participé à la réunion.
Soutien arabe pour lever les sanctions américaines
Le déplacement à Damas du ministre bahreïni des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence tournante de la Ligue arabe, reflète un changement de politique régionale, puisque de nombreux pays arabes, notamment du Golfe, ont repris leurs relations diplomatiques avec la Syrie ou ont exprimé leur intention de le faire.
La réunion s'inscrit également dans le cadre d'un engagement diplomatique plus large du nouveau dirigeant syrien Ahmed al-Charaa, qui rencontre diverses délégations étrangères, notamment arabe et occidentales, et du nouveau chef de la diplomatie Asaad Al Shaibani qui mène une tournée arabe l'ayant déjà conduit aux Émirats et au Qatar, après une première visite en Arabie saoudite.
La nouvelle administration syrienne multiplie récemment les gestes d'ouverture envers la communauté occidentale et arabe et s'efforce de mettre fin à son isolement dans un contexte de préoccupations persistantes concernant la gouvernance actuelle du pays et les anciens liens de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), dirigée par al-Charaa (alias al-Joulani), avec Al-Qaïda.
Les nouvelles autorités ont par ailleurs déclaré que les sanctions américaines imposées sous l'ancien gouvernement entravaient la capacité du pays à se remettre rapidement de plusieurs années de conflit et comptent sur le soutien des pays du Golfe arabe pour pousser Washington à les lever. Le 6 janvier, les États-Unis avaient annoncé qu'ils allaient assouplir «certaines» sanctions contre la Syrie.