Les États-Unis rapatrient un Tunisien détenu sans inculpation à Guantanamo Bay depuis le jour de son ouverture

Les États-Unis rapatrient un Tunisien détenu sans inculpation à Guantanamo Bay depuis le jour de son ouverture Source: Gettyimages.ru
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Ridah Ben Saleh al-Yazidi, incarcéré à Guantanamo Bay, camp de détention américain, depuis 2002, a été rapatrié en Tunisie après 22 ans. Le Pentagone, suivant une procédure établie en 2009, a jugé son transfert «éligible». Cette décision, retardée depuis 2007, marque le quatrième transfert au cours du mois de décembre.

Le ministère américain de la Défense a annoncé dans son communiqué que le détenu Ridah Ben Saleh al-Yazidi avait été rapatrié de Guantanamo Bay vers la Tunisie. Il s'agit du quatrième détenu à être transféré ce mois-ci. Selon ce communiqué, Ridah Ben Saleh al-Yazidi, 59 ans, a été jugé «éligible» au transfert à l'issue d'une «procédure d'examen interinstitutionnelle rigoureuse établie par le décret 13492 de 2009». Il est à remarquer que cette décision a été prise plus de 22 ans après son incarcération dans cette prison. Il n'a jamais été accusé d'un crime averé quelconque. Le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a informé le Congrès de son intention de rapatrier al-Yazidi en Tunisie en janvier 2024.

Le Tunisien avait été capturé au Pakistan, près de la frontière afghane, peu après les attentats du 11 septembre 2001, au sein d'un groupe de 30 hommes, dont certains auraient pu être des gardes du corps d'Oussama ben Laden.

D’après CNN qui cite des groupes de défense des droits de l'homme, il a été incarcéré à Guantanamo depuis le jour de son ouverture, le 11 janvier 2002. Selon un examen de l'armée américaine datant de 2007, al-Yazidi était accusé d'être membre du groupe terroriste Al-Qaïda. Toutefois, ces évaluations étaient critiquées depuis longtemps parce qu'elles s'étaient révélées peu fiables.

Selon Human Rights First, ONG américaine orientée vers la protection des Droits de l'homme depuis 1978, basée à New York et Washington, le transfert de Ridah Ben Saleh al-Yazidi avait été autorisé depuis 2007, tant par l'administration de George Walker Bush (président américain de 2001 à 2009), que par celle de Barack Obama (président américain de 2009 à 2017) mais aucun accord n’avait jamais été conclu pour sa libération, et al-Yazidi est resté en prison pendant plus de 17 ans après cette décision.

Ouvert à l'origine en 2002, le centre était censé être un lieu où les suspects capturés pendant la guerre contre le terrorisme pouvaient être interrogés. Toutefois, les prisonniers ont été détenus pour une durée indéterminée et, à mesure que la guerre contre le terrorisme s'éternisait, le centre de détention était devenu un symbole international des violations des droits de l'homme commises par les États-Unis après le 11 septembre 2001.

En date du 30 décembre 2024, 26 détenus se trouvaient toujours à Guantanamo Bay et 14 d'entre eux pouvaient être transférés, selon le Pentagone. Au début du mois de décembre, les États-Unis ont transféré au Kenya Mohammed Abdul Malik Bajabu, détenu depuis 2007 mais également jamais inculpé.

Le président Barack Obama avait promis de fermer Guantánamo lors de sa campagne électorale, mais cela n'avait pas eu lieu. Au cours de son premier mandat, le président élu Donald Trump a signé un décret en janvier 2018 pour maintenir l'établissement ouvert. Dans le cadre de sa décision, Donald Trump a également évoqué la possibilité que des prisonniers supplémentaires soient placés dans l'établissement.

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