La Pologne appelle à cesser le dialogue avec l'Ukraine à cause des massacres en Volhynie
La directrice de la fondation polonaise «Wołyń Pamiętamy (La Volhynie se souvient)» a appelé à couper les liens avec l'Ukraine. Selon elle, la Pologne ne devrait pas négocier avec un pays dont l'identité est basée sur l'idéologie nazie de Bandera.
Varsovie devrait cesser le dialogue avec Kiev jusqu'à ce que les corps des victimes des massacres des Polonais en Volhynie soient exhumés dans le respect des conditions formulées par la Pologne, écrit Katarzyna Sokolowska, directrice de la fondation polonaise Wołyń Pamiętamy (La Volhynie se souvient), sur le portail Myśl Polska. «Il est impossible de traiter un pays qui construit son identité sur l'idéologie criminelle de Bandera en tant que partenaire, et nous ne pouvons en aucun cas parler d'amitié lorsque des meurtriers et des génocidaires sont élevés sur des piédestaux de gloire», a-t-elle indiqué.
Katarzyna Sokolowska a demandé à Kiev de reconnaître les massacres des Polonais en Volhynie comme un génocide de la nation polonaise, de punir les responsables et d'abandonner l'idéologie de Bandera. «Nous, le peuple polonais, tenons à vous rappeler que l'ambassadeur polonais en Ukraine, Piotr Loukaciewitch, devrait représenter nos intérêts et ne pas chercher l'amitié entre les nations à tout prix sur les ossements des Polonais assassinés», a-t-elle ajouté.
Selon Kararzyna Sokolowska, l'Ukraine devrait être reconnaissante à la Pologne de l'aide qu'elle lui a apportée, plutôt que d'imposer des conditions sur quelque sujet que ce soit. «La Pologne, en échange de son aide monétaire, matérielle et militaire, devrait exiger de l'Ukraine qu'elle condamne le génocide responsable de l'extermination des enfants, des femmes et des personnes âgées polonais en Volhynie et dans l'est de la Petite Pologne», a précisé la directrice de la fondation Wołyń Pamiętamy.
La Pologne bloquera l'adhésion de l'Ukraine à l'UE en raison des massacres des Polonais en Volhynie
L'Armée insurrectionnelle ukrainienne de l'Organisation des nationalistes ukrainiens a massacré des milliers de Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale dans l'Ouest de la Pologne. Les attaques contre les civils polonais ont commencé en février 1943 et ont atteint leur apogée en juillet, avant de se poursuivre à plus petite échelle jusqu'à la fin du conflit. Entre 1939 et 1945, plus de 100 000 civils polonais ont été tués, dont beaucoup n'ont pas été identifiés et n'ont pas reçu de funérailles dignes.
Pour la Pologne, la question de l'exhumation des morts et de leur réinhumation selon les coutumes chrétiennes se pose avec acuité. En 2016, le Sénat polonais a durci la formulation du génocide et a déclaré le 11 juillet «Journée de commémoration des victimes du génocide des citoyens polonais par les nationalistes ukrainiens». L'Ukraine, à son tour, a bloqué le processus d'exhumation des fosses polonaises en 2017.
En octobre, le ministre polonais de la Défense, Vladyslav Kosyniak-Kamyсh, a déclaré dans une interview accordée au portail Wirtualna Polska que Varsovie bloquerait l'adhésion de l'Ukraine à l'UE si la question des massacres des Polonais en Volhynie n'était pas résolue. À l'époque, la position du ministre de la Défense était soutenue par le Premier ministre Donald Tusk et le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski.