Géorgie : un nouveau président élu, Salomé Zourabichvili refuse de partir
Mikhaïl Kavelachvili, candidat du parti au pouvoir Rêve géorgien, a été élu ce 14 décembre président du pays. Qualifiant le scrutin de «parodie», la présidente sortante a réaffirmé qu'elle ne quitterait pas son poste.
Un collège électoral a désigné ce 14 décembre Mikhaïl Kavelachvili, candidat du parti au pouvoir Rêve géorgien, comme président du pays. L'opposition, minoritaire, a boycotté l'élection, menant ainsi à cette unique candidature.
L'élection d'un président géorgien au suffrage indirect est une première dans le pays depuis un amendement constitutionnel approuvé en 2017. Dans la matinée, avant le vote, des partisans de l'opposition se sont rassemblés devant le Parlement où le vote s'est déroulé.
Également dans la matinée, la présidente sortante Salomé Zourabichvili, qui refuse de reconnaître le résultat des législatives du 26 octobre, avait qualifié le scrutin de «parodie de démocratie». La veille, elle avait réaffirmé qu'elle ne quitterait pas ses fonctions.
«Moi, j'incarne une légitimité née d'une élection au suffrage universel et j'incarne la continuité de l'État», avait déclaré cette ancienne du quai d'Orsay, dans une interview accordée à un média public français publiée le 11 décembre. Considérant que le Parlement de son pays était «doublement illégitime», elle avait martelé qu'elle serait «toujours présidente».
«Les agents finissent toujours très mal», a pour sa part déclaré le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidze, assurant désormais éprouver de la «sympathie» pour la présidente sortante. Celle-ci devra quitter son poste à l'investiture de Mikhaïl Kavelachvili, prévue le 29 décembre, a-t-il précisé.
Géorgie : Macron assure les pro-européens de son soutien
La veille de cette élection, le 13 décembre, prétextant le «premier anniversaire de l’octroi à la Géorgie du statut de candidat à l’adhésion» [à l'UE], Emmanuel Macron s'est adressé au peuple géorgien dans une allocution vidéo. Affirmant que le «rêve européen de la Géorgie» ne devait pas «s'éteindre», il a estimé que «la voix des Géorgiens» devait être «écoutée et respectée».
«Je veux ici vous redire que nous nous tenons à vos côtés en soutien à vos aspirations européennes et démocratiques», a notamment déclaré le président français, ajoutant que Tbilissi ne pourrait «progresser sur son chemin européen» si – notamment – les «manifestations pacifiques» étaient «réprimées avec un recours disproportionné à la force».
Depuis le 28 novembre, et l'annonce par le Premier ministre géorgien de la suspension des négociations d'adhésion à l'Union européenne, dans la foulée d'un vote du Parlement européen demandant la tenue de nouvelles législatives en Géorgie, des manifestations pro-européennes ont lieu quotidiennement devant le Parlement du pays.