Serbie : Washington s'apprête à sanctionner la principale compagnie pétrolière du pays, affirme Vucic
Les États-Unis pourraient bientôt imposer des sanctions à la société énergétique Naftne industrije Srbije (NIS), qui est majoritairement détenue par Gazprom, a déclaré le 13 décembre le président serbe Aleksandar Vucic.
Les États-Unis s'apprêteraient à imposer des sanctions contre le groupe pétrolier et gazier Naftne industrije Srbije («Industrie pétrolière de Serbie», NIS), première capitalisation boursière serbe, a annoncé Aleksandar Vucic.
«C'est probablement l'une des nouvelles les plus difficiles de ces dernières années. La nouvelle selon laquelle les États-Unis imposeront des sanctions complètes contre NIS dans quelques jours en raison de la propriété russe a été confirmée», a-t-il déclaré le 13 décembre sur la chaîne TV Informer.
Le président serbe a ajouté que le Royaume-Uni se serait également joint à cette initiative américaine. Ces présumées sanctions pourraient entrer en vigueur à compter du 1er janvier, a précisé Aleksandar Vucic. «Nous discutons avec les Russes et l'une des solutions consiste à réduire la participation russe dans NIS à 50%», a-t-il précisé, ajoutant que la situation était très grave.
La chaîne N1, affiliée à CNN, citant des données du registre central des valeurs mobilières, a rapporté que la société russe Gazprom Neft détenait 50% des actions de NIS, la Serbie 29,87% et Gazprom 6,15%.
De son côté, une agence de presse française a souligné que NIS était «le seul fournisseur de gaz de la Serbie» et «le propriétaire majoritaire des deux gazoducs qui transportent le gaz depuis la Russie». Un or bleu notamment acheminé via l'oléoduc TurkStream, qui traverse la mer Noire et la Bulgarie, contournant l'Ukraine.
La Serbie ne soutiendra pas les sanctions contre la Russie, a déclaré Vucic
«En tant que président de la Serbie et président du Conseil national de sécurité, je ne suis pas prêt pour l'instant à parler de sanctions potentielles contre Moscou», a déclaré Aleksandar Vucic, cité ce 14 décembre par la radio-télévision serbe, défendant une «politique sérieuse» et «responsable» menée depuis trois ans par Belgrade.
Le président serbe se confie régulièrement, dans les médias, sur les pressions exercées par les chancelleries occidentales pour que son pays s'aligne sur les sanctions antirusses.
Début décembre, mettant en avant les «relations solides» avec Moscou, le vice-Premier ministre serbe Aleksandar Vulin avait déclaré en marge d'un forum économique aux Émirats arabes unis que la Serbie souhaitait renouveler un contrat d'approvisionnement gazier qui expire au mois de mars.
«Nous demandons une augmentation» avait-il par ailleurs déclaré, selon des propos rapportés par l'agence Interfax. «Pour cette année, l'augmentation des achats de gaz russe a déjà commencé, mais seulement pour l'hiver. Après la conclusion d'un nouvel accord, je pense que nous n'aurons pas de problèmes», avait-il ajouté.