Des pays européens commencent à suspendre l'examen des demandes d'asile des Syriens
Plusieurs pays d'Europe ont commencé à suspendre progressivement les examens de demandes d'asile de réfugiés syriens, invoquant principalement la situation incertaine en Syrie.
L'Office fédéral allemand pour la migration et les réfugiés (BAMF) a suspendu l'examen des demandes d'asile des Syriens, a rapporté le quotidien allemand Deutsche Welle, citant un représentant de l'agence. Selon lui, la situation en Syrie est incertaine et l'évolution future des événements est difficile à prévoir. Pour cette raison, il est impossible de prendre des décisions sérieuses concernant les demandes reçues. Ce rapport concerne environ 47 000 demandes d'asile de Syriens dont la décision n'a pas encore été prise.
En Allemagne, de nombreux hommes politiques sont favorables au retour des Syriens chez eux. Jens Spahn, député du Bundestag de l'«Union chrétienne-démocrate d'Allemagne», a même suggéré que le gouvernement allemand paie les réfugiés pour qu'ils retournent en Syrie en déclarant : «Tous ceux qui veulent retourner en Syrie, nous les mettrons dans un avion et leur donnerons un capital de départ de 1 000 euros», selon le quotidien allemand Der Spiegel, qui cite ses propos.
Les autorités autrichiennes ont également suspendu les procédures d'asile pour les Syriens, a rapporté le quotidien autrichien Kronen Zeitung, citant une source gouvernementale. Selon cette source, toutes les procédures d'asile pour les Syriens en Autriche doivent être suspendues «jusqu'à nouvel ordre». D'après le quotidien, cette année, 12 500 Syriens ont demandé l'asile en Autriche, et plusieurs milliers de demandes sont actuellement en cours d'examen.
Les autorités de presque tous les pays scandinaves, notamment le Danemark, le Norvège, le Suède et la Finlande ont aussi suspendu l'examen des demandes d'asile des réfugiés syriens, selon les médias français. Le Danemark a déclaré avoir «décidé de suspendre l'examen des affaires concernant les Syriens en raison de la situation incertaine dans le pays». La Norvège a décidé de suspendre l'examen des affaires des réfugiés syriens «jusqu'à la stabilisation de la situation». Cette suspension signifie que le service d'immigration norvégien «ne rejettera pas ni n'acceptera actuellement les demandes d'asile des Syriens ayant demandé l'asile en Norvège». En Suède, Carl Bexelius, responsable des affaires juridiques à l'office national suédois, a également parlé de raisons semblables de suspension : «Compte tenu de la situation, il n'est tout simplement pas possible d'évaluer les motifs de protection à l'heure actuelle». En Finlande, le traitement des demandes d'asile des ressortissants syriens a également été mis en pause.
Le 27 novembre, des formations du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham et leurs alliés ont lancé une vaste offensive contre les positions des forces gouvernementales. Dans la soirée du 7 décembre, les adversaires du président syrien ont pris plusieurs grandes villes, notamment Alep, Hama, Deir ez-Zor, Deraa et Homs. Le 8 décembre, les rebelles syriens sont entrés à Damas et les unités de l'armée ont quitté la ville. Le chef du gouvernement, Mohammad Ghazi al-Jalali, a exprimé sa volonté de transférer le pouvoir par des moyens pacifiques et d’organiser des élections dans le pays. Le même jour, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué que Bachar el-Assad avait décidé de démissionner de ses fonctions et de quitter le pays, l'enjoignant à procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique.