Donald Trump appelle à un cessez-le-feu «immédiat» en Ukraine
«Il faut un cessez-le-feu immédiat et des négociations doivent commencer», a déclaré le président élu des États-Unis. «Poutine a indiqué à plusieurs reprises que nous sommes prêts à négocier», a réagi Dmitri Peskov. Volodymyr Zelensky a pour sa part indiqué que son pays réclamait des «garanties de sécurité».
L'Ukraine «voudrait bien» conclure un accord de paix avec la Russie, a affirmé Donald Trump après une rencontre avec Volodymyr Zelensky le 7 décembre à Paris. Dans un message publié ce 8 décembre sur sa plateforme Truth Social, le président élu américain a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations entre Moscou et Kiev.
«Zelensky et l’Ukraine voudraient bien conclure un accord et mettre un terme à cette folie. Ils ont perdu 400 000 soldats et bien plus de civils. Il faut un cessez-le-feu immédiat et des négociations doivent commencer», a-t-il notamment déclaré, ajoutant que si le conflit n’était pas résolu, il pourrait se transformer «en quelque chose de bien plus grave et de bien pire».
Les déclarations de Donald Trump interviennent alors que le président élu s’était rendu la veille à Paris pour assister à la réouverture de Notre-Dame, un premier déplacement à l'étranger depuis sa victoire le 5 novembre dernier. Sa rencontre avec Volodymyr Zelensky en marge de l’événement avait été arrangée par le président français Emmanuel Macron, d’après les médias.
Selon Axios, Donald Trump ne voulait pas rencontrer Volodymyr Zelensky à Paris, mais Emmanuel Macron l'a convaincu au dernier moment. «Ces derniers jours, Macron s'est efforcé de persuader Trump de tenir une réunion commune avec Zelensky. (…) La décision finale de tenir une réunion trilatérale a été prise peu avant la réunion», écrit le média américain.
Zelensky veut des «garanties de sécurité»
Dans un message sur X, le locataire de l'Élysée a déclaré que la réunion était axée sur «une action commune pour la paix et la sécurité». De son côté, le dirigeant ukrainien a qualifié sur X les discussions de «bonnes et productives», laissant sans commentaire la déclaration du nouveau président américain sur sa volonté de conclure un «accord avec la Russie» pour mettre fin «immédiatement» à la guerre.
«Un cessez-le-feu sans garantie peut être rétabli à tout moment, comme l'a déjà fait Poutine», a par ailleurs écrit Volodymyr Zelensky sur Telegram, réaffirmant qu'il n'accepterait aucun accord de paix «sans garanties de sécurité».
«Lorsque nous parlons d’une paix effective avec la Russie, nous devons avant tout parler de garanties effectives de paix», a notamment déclaré le dirigeant ukrainien, dont le mandat s'est achevé en mai dernier.
Dans des déclarations antérieures, il avait expliqué que par «garanties de sécurité» pour l’Ukraine, il entendait uniquement l’adhésion du pays à l’OTAN. Mais selon les médias, Donald Trump et son entourage s'opposent à l'admission de l'Ukraine dans l'Alliance et proposent de reporter cette question de plusieurs décennies.
«Notre position sur l’Ukraine est bien connue», assure Peskov
Réagissant ce 8 décembre aux propos de Donald Trump, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rappelé que les conditions pour un «cessez-le-feu immédiat» avaient été énoncées par le président russe en juin dernier, mais que l’Ukraine avait refusé ces conditions et refuse toujours de négocier.
«Zelensky a interdit les négociations avec les autorités russes. Il suffit que Zelensky annule son décret», a notamment déclaré Dmitri Peskov. À noter que le régime de Kiev s'était retiré des négociations avec la Russie en avril 2022, annonçant cinq mois plus tard s’interdire d'entrer en pourparlers.
«Poutine a indiqué à plusieurs reprises que nous sommes prêts à négocier», a encore souligné son porte-parole. «Notre position sur l’Ukraine est bien connue», a-t-il insisté. Les déclarations de Dmitri Peskov font écho à celles de Donald Trump qui a déclaré ce 8 décembre : «Je connais très bien Vladimir. Il est temps d’agir. Je pense que la Chine pourrait également aider.»
Le président élu des États-Unis a promis à plusieurs reprises qu’il mettrait fin au conflit ukrainien dans les «24 heures» suivant sa prise de fonctions, mais n’a jamais expliqué comment. De son côté, la Chine, avec le Brésil et d’autres pays du Sud global, a créé en septembre le groupe des «Amis de la paix» sur la crise ukrainienne, qui vise à promouvoir des pourparlers de paix.