Conflit en Ukraine : le chef de la diplomatie britannique appelle les soutiens de Kiev à faire preuve de «cran»
Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a enjoint le 22 septembre ses alliés à faire preuve de «courage» et de «cran» dans leur soutien à Kiev. Également présent, l’ancien chef d’État-major ukrainien a appelé à la levée des restrictions occidentales sur les tirs dans la profondeur du territoire russe, une ligne rouge pour Moscou.
Les principaux soutiens militaires de l’Ukraine n’en démordent pas : ils veulent décrocher un feu vert de Washington pour que les forces ukrainiennes puissent tirer des missiles occidentaux sur le territoire russe. Des tirs qui seraient considérés par la Russie comme un acte de guerre de la part des pays de l’OTAN, a prévenu Moscou à plusieurs reprises.
«C'est un moment crucial pour les nerfs, le courage, la persévérance et la force d’âme des alliés qui soutiennent l'Ukraine», a déclaré le nouveau secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, David Lammy, en marge de la conférence du Parti travailliste à Liverpool.
«Il y a une discussion en temps réel entre les alliés sur la manière dont nous pouvons soutenir l’Ukraine à l’approche de l’hiver» a également déclaré le nouveau chef de la diplomatie britannique, estimant que les défis du conflit ukrainien deviendraient «plus profonds et plus durs», en particulier à l'approche de «la fin de 2025 jusqu'en 2026».
Zelensky attendu à la Maison Blanche
Des déclarations «apparemment adressées à la Maison Blanche», selon la presse britannique, ajoutant que la présidence américaine serait «hésitante» et «préoccupée» par les risques encourus en autorisant Kiev faire usage de missiles Storm Shadow pour frapper dans la profondeur du territoire russe.
«Tout d’abord, nous devons disposer d’un nombre suffisant d’armes modernes. Les moyens aériens et terrestres à longue portée sont d’une importance cruciale. La levée des restrictions sur l’utilisation des armes à des fins militaires en Russie est cruciale» a notamment déclaré l’ex-chef d’État-major ukrainien, devenu ambassadeur de Kiev à Londres, Valeri Zaloujny. Selon lui, une telle autorisation des chancelleries occidentales «contribuerait à protéger les civils des missiles russes et des bombes planantes».
«Ni l'Amérique ni le Royaume-Uni ne nous ont donné la permission d'utiliser ces armes sur le territoire de la Russie, sur n'importe quelle cible et à n'importe quelle distance», s’est plaint Zelensky, selon des propos rapportés le 21 septembre. «Je pense qu'ils ont peur de l'escalade», a-t-il ajouté. Zelensky doit se rendre le 26 septembre à la Maison Blanche, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.
Feu vert occidental aux frappes longues distances : Moscou met en garde
Le 13 septembre, l’ambassadeur russe à l’ONU avait prévenu, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, qu’un tel feu vert des Occidentaux «signifiera qu’à partir de ce moment, les pays de l’OTAN entreront directement en guerre avec la Russie […] avec toutes les conséquences que cela entraînera pour les agresseurs occidentaux».
«Tout le monde sait que pour pouvoir utiliser ce type d’armes, il faut avoir accès à des renseignements fournis par les satellites américains et européens», avait ajouté le diplomate, soulignant l’implication directe qu’auraient les Occidentaux aux côtés des forces ukrainiennes pour mener à bien de telles frappes en Russie.
«Si cette décision était prise, cela ne signifierait rien de moins qu'une implication directe des pays de l'OTAN dans la guerre en Ukraine», avait déjà averti la veille le président russe Vladimir Poutine, en marge d’un déplacement à Saint-Pétersbourg.
Des déclarations elle-même faites au lendemain d’un déplacement de David Lammy et de son homologue américain Antony Blinken à Kiev, où ce dernier a de nouveau déclaré que Washington étudiait la demande ukrainienne de lever les restrictions sur les tirs de missile à longue portée en Russie. Le chef de la diplomatie britannique avait, quant à lui, a promis des armements supplémentaires.