Région Asie-Pacifique : «il y a beaucoup de signaux que la confrontation s’intensifie», estime Lavrov
S'adressant à la presse ce 27 juillet depuis Vientiane, au Laos, le chef de la diplomatie russe a mis en garde contre l’accentuation de la présence de l’OTAN dans la région Asie-Pacifique, estimant que le bloc militaire dirigé par les États-Unis y apporterait tous les «vices» du système de sécurité euroatlantique.
Depuis le Laos, où il a pris part à une réunion au format Russie-ASEAN, le ministre russe des Affaires étrangères a mis ce 27 juillet en garde contre un renforcement de la présence de l’OTAN dans la région Asie-Pacifique.
«Il y a beaucoup de signaux et de signes que la confrontation s’intensifie», a-t-il déclaré à la presse. «En fait, si l'OTAN s’installe ici, elle apportera tous les vices du système de sécurité euroatlantique, incarné dans l'OTAN elle-même et dans l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe», a-t-il ajouté. Un système de sécurité qui, à ses yeux, «a depuis longtemps montré que son objectif est essentiellement d’assurer la domination des États-Unis».
«Un autre élément d'inquiétude est que les États-Unis ont récemment conclu un accord de planification nucléaire commune avec la République de Corée», a également déclaré Sergueï Lavrov.
Le ministre russe a fustigé «l’architecture de bloc» promue par Washington et ses alliés, évoquant notamment le cas de l’alliance AUKUS (pour Australie - Royaume-Uni - États-Unis) qui s’articule autour de la fourniture de sous-marins nucléaires à l’Australie. Une alliance qui «cherche à saper la sécurité de cette région exempte d’armements nucléaires» a-t-il dénoncé.
Des missiles américains à moyenne portée déployés en Asie-Pacifique
Le 17 juillet, quelques jours après son sommet à Washington, l’OTAN a annoncé l’intensification de sa coopération avec l’Australie, la Corée du Sud, le Japon ainsi que la Nouvelle-Zélande, soulignant l’«importance» de cette région pour l’Alliance euroatlantique.
Le chef de la diplomatie russe, qui met régulièrement en garde contre le «danger» de voir le bloc militaire dirigée par Washington s’implanter dans la région, a également fait allusion au déploiement par les États-Unis de systèmes de missiles à courte et moyenne portées dans le nord de l’Europe ainsi qu’aux Philippines, Washington ayant quitté en 2019 le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). «J’espère que les pays de l’ASEAN comprennent bien le danger que recèlent ces inventions de Washington», a déclaré Lavrov.
En réponse à ces déploiements américains à travers le monde, le président russe Vladimir Poutine - après avoir imposé durant près de cinq ans un moratoire unilatéral sur la production russe de missiles à courte et moyennes portées - a estimé fin juin que la Russie devait reprendre la production de ces armements.