Aide militaire à l’Ukraine : les Occidentaux n’en font «pas assez», estime Zelensky

Aide militaire à l’Ukraine : les Occidentaux n’en font «pas assez», estime Zelensky© Jose Luis Magana Source: AP
Volodymyr Zelenskyy s'exprime à l'Institut Ronald Reagan en marge du sommet de l'OTAN à Washington, le 9 juillet 2024.
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Défense antiaérienne, chars Abrams, F-16… Depuis Washington, où il s’est notamment vu promettre de nouveaux systèmes Patriot par les États-Unis, Volodymyr Zelensky s’est plaint des quantités d’armes, selon lui, insuffisantes promises par les Occidentaux. Mais aussi de leur qualité.

«Pas assez» a encore été le maître-mot de l’intervention de Volodymyr Zelensky, lors de sa prise de parole au Ronald Reagan Institute le 9 juillet à Washington. En déplacement dans la capitale américaine où se déroule ces 10 et 11 juillet le sommet de l’OTAN, Volodymyr Zelensky est revenu sur les promesses et livraisons d’armements occidentaux.

Le jour même, dans un communiqué publié à l’occasion de ce sommet qui marque les 75 ans du bloc militaire dirigé par les États-Unis, ceux-ci ont promis un système Patriot à l’Ukraine. Un système antiaérien qui s’ajoute aux trois autres déjà promis par l’Allemagne, la Roumanie et les Pays-Bas. L’Italie a quant à elle promis l’envoi d’une batterie de SAMP/T, un système de missiles de fabrication franco-italienne.

«Ce n'est pas assez, ce n'est jamais assez», a estimé Volodymyr Zelensky, après avoir remercié ses alliés occidentaux pour ces systèmes antiaériens promis. «Cela ne suffit pas et cela ne peut pas suffire et ces cinq systèmes aideront beaucoup, beaucoup, mais cela ne suffira pas», a-t-il ajouté.

«Nous attendons toujours, comme ma mère m'attendait après l'école»

Même tonalité concernant les livraisons de chars Abrams. Annoncés dans la foulée des AMX-10 RC français et des Leopard 2 allemands, ces blindés ont constitué l’une des premières «lignes rouges» franchies par les Occidentaux en Ukraine, accroissant sensiblement les tensions entre Moscou et les capitales occidentales venant en aide à Kiev. «Je ne suis pas sûr que ce nombre de chars puisse changer la situation sur le champ de bataille», a déclaré à leur égard Volodymyr Zelensky.

Ces blindés occidentaux devaient en effet mener la percée ukrainienne lors de la contre-offensive de l'été 2023, qui s'est finalement brisée en quelques jours sur les lignes de défense russes.

Les blindés Abrams n'y ont d'ailleurs même pas participé : 31 exemplaires du modèle M1 avaient été promis en janvier 2023 par Joe Biden. Néanmoins, les États-Unis n’ont pas envoyé les plus récentes versions du M1, craignant que les technologies qui les équipent tombent aux mains des Russes. Il a fallu attendre de longs mois avant de les voir signalés sur le front. Depuis leur apparition, l’armée russe a annoncé la destruction de plusieurs exemplaires de ce blindé américain qui n'aura finalement pas été un «game changer». L'un d'entre eux a été exposé en mai, en trophée, à Moscou.

Kiev attend toujours ses F-16

Quid des F-16 ? «Nous avons une décision autour de 10, 20. Même si nous en avons 50, ce n'est rien», a lancé Volodymyr Zelensky, avant de poursuivre : «Ils [les Russes] en ont 300, nous en avons besoin – parce que nous défendons – de 128.» Promis à l’Ukraine au printemps 2023, à notre connaissance aucun F-16 ne s’est pour l’heure posé sur le sol ukrainien, notamment suite à des retards pris dans la formation des pilotes et techniciens ukrainiens. Des délais qui exaspèrent à Kiev où certains députés ont même accusé Washington de sciemment retarder ces formations afin de ménager Moscou.

«Nous attendons toujours, comme ma mère m'attendait après l'école et que je trouvais toujours une raison pour venir plus tard», a tancé Volodymyr Zelensky.

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