Les Iraniens appelés aux urnes pour élire un nouveau président après la mort de Raïssi

Les bureaux de vote ont ouvert, ce 28 juin, en Iran afin d’élire un nouveau président. Les Iraniens ont le choix entre quatre candidats, trois conservateurs et un réformiste. Ce scrutin anticipé a lieu en raison de la mort d'Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère le 19 mai dernier.
Les Iraniens sont appelés aux urnes ce 28 juin afin de choisir leur futur président. Quatre candidats sont en lice, Saeed Jalili, Mostafa Pourmohammadi, Mohammad Baqer Ghalibaf et Masoud Pezeshkian. Deux autres candidats, Alireza Zakani et Amir Hossein Qazizadeh Hashemi, ont abandonné la course à la présidence les 26 et 27 juin.
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 8h ce 28 juin dans l'ensemble du pays. L'ayatollah Khamenei a été l'un des premiers à voter. Le Guide suprême compte notamment sur une forte participation des électeurs, qui est un «besoin certain» pour la République islamique, a rapporté l'agence Tasnim. Selon la même source, à l'heure de ces présidentielles, plus de 61 450 000 Iraniens ont le droit de voter. Pour ce faire, environ 59 000 bureaux de vote ont été installés dans le pays, afin de permettre aux Iraniens de voter. Quelque 340 bureaux de vote ont également été installés dans plus de 100 pays, à destination de la diaspora, a précisé Tasnim.
À ce propos, lors d'un discours de Hassan Nasrallah le 27 juin, le secrétaire général du Hezbollah, allié de Téhéran, a déclaré : «Nous demandons à Dieu d'accorder le succès au peuple iranien, qui est le véritable soutien de tous les opprimés du monde, pour la tenue d'élections correctes, et de lui donner un président approprié, capable de réaliser ses espoirs, car le sort des peuples de la région, de leurs gouvernements et de l’avenir de la région dépendent des événements en République islamique d’Iran.»
Présidentielles iraniennes : quatre vétérans de la politique en lice
Parmi les quatre candidats, on retrouve Saïd Jalili, qui a occupé le poste de secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale et de président du groupe de négociation sur le nucléaire iranien avec les pays occidentaux de 2007 à 2013. En 2013, il a terminé troisième lors de l'élection présidentielle iranienne en récoltant plus de quatre millions de voix. Lors du scrutin de 2021, il a préféré retirer sa candidature pour soutenir celle d'Ebrahim Raïssi.
Mohammad Bagher Ghalibaf a été nommé commandant des forces aériennes du Corps des Gardiens de la révolution islamique en 1997, avant d'être nommé chef de la police en 2000. Il a ensuite été maire de la ville de Téhéran, poste qu'il a occupé pendant plus de 12 ans. Il n'en est pas à son coup d'essai pour devenir président, ayant déjà été candidat en 2005, 2009, 2013, 2017 et 2021.
Mostafa Pourmohammadi a débuté sa carrière politique en 1979, lors de l'avènement de la République islamique iranienne, en tant que procureur auprès du tribunal nouvellement créé. Il a ensuite été sous-ministre du Renseignement de 1997 à 1999, avant d'être ministre de l'Intérieur de 2005 à 2008. Il a ensuite exercé les fonctions de ministre de la Justice en 2013 et occupe actuellement le poste de secrétaire général de l’Association du clergé moudjahidine.
Massoud Pezeshkian est le seul réformateur en liste. Il a été ministre de la Santé sous la présidence de Mohammad Khatami de 1997 à 2005. Il est également devenu député de la ville de Tabriz dans le nord-ouest du pays. Lors du scrutin de 2021, sa candidature n'avait pas été approuvée par le conseil des Gardiens de la révolution.
Contrairement à la plupart des pays, le président iranien n'est pas le chef de l'État, fonction qui est assurée par le Guide suprême, actuellement l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans et en poste depuis 35 ans. Le président est élu pour quatre ans et dirige le gouvernement ainsi que sa politique. Le poste de Premier ministre n'existe pas en Iran.
À la suite de l'accident d'hélicoptère survenu le 19 mai dernier qui a entraîné la mort d'Ebrahim Raïssi et de son chef de la diplomatie, le président par intérim, Mohammad Mokhber, 68 ans, a été chargé en urgence de superviser la bonne organisation du scrutin.