Rutte nommé chef de l'OTAN : le Kremlin juge peu probable un changement pour cette «alliance ennemie»
Les ambassadeurs de l'OTAN ont approuvé la nomination du Premier ministre néerlandais Mark Rutte comme nouveau secrétaire général de l'Alliance atlantique. Il prendra ses fonctions le 1er octobre 2024.
Visiblement, sa nomination n'était plus qu'une formalité après le retrait de la candidature du président roumain Klaus Iohannis, la semaine dernière. C'est donc chose faite ce 26 juin : les 32 pays de l'Alliance dirigée par Washington ont nommé le Premier ministre néerlandais Mark Rutte secrétaire général. Il prendra ses fonctions le 1er octobre prochain, à la place du Norvégien Jens Stoltenberg, en poste depuis dix ans.
«Je sais que je laisserai l'OTAN entre de bonnes mains», a immédiatement réagi sur X (ex-Twitter) ce dernier. «Mark est un vrai défenseur des relations transatlantiques, un dirigeant fort et un bâtisseur de consensus», a-t-il encore ajouté.
«Votre leadership et votre expérience seront cruciaux pour l'Alliance durant cette période difficile», a réagi de son côté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, partisane d’un rattachement encore plus étroit entre l’UE et l’Alliance militaire.
Face à Trump et Moscou ?
Ces commentaires élogieux en Occident reflètent le consensus des dirigeants européens et américains autour de Mark Rutte, qui a obtenu sans peine les soutiens des piliers de l’Alliance. Plusieurs défis se poseront à lui.
«Avec l'arrivée de Rutte au poste de secrétaire général de l'OTAN, il est peu probable que quelque chose change, il s'agit d'une alliance ennemie pour la Russie», a d'ailleurs commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ce 26 juin. «Les pays membres, sous la direction directe des États-Unis d'Amérique, et ensemble en tant que l’Alliance de l’Atlantique Nord, travaillent dans le but de supprimer stratégiquement la Fédération de Russie», a-t-il ajouté.
L’Alliance atlantique a fait depuis 2022 du soutien à Kiev contre Moscou sa priorité, mais cible aussi régulièrement la Chine, en Asie. La Russie a dénoncé durant de nombreuses années l'élargissement de l'alliance militaire occidentale près de ses frontières. Une exigence que l'OTAN n'a pas écouté, conduisant selon Moscou à son opération en Ukraine.
Le 21 juin dernier, le président russe a déclaré que son pays était disposé à discuter sur la sécurité de l'Eurasie, même avec l'OTAN.
La perspective d'un retour de Donald Trump à la Maison Blanche inquiète l’organisation atlantique : l’ancien président avait qualifié l’OTAN d’«obsolète» et reproché à ses alliés européens de ne pas assez dépenser pour leur défense. Les États-Unis représentent à eux seuls la moitié du poids militaire de l’OTAN.