Daesh provoque une nouvelle fois la Chine en reconnaissant Taïwan

Daesh provoque une nouvelle fois la Chine en reconnaissant Taïwan Source: Reuters
Le président chinois Xi Jinping risque de ne pas goûter la dernière vidéo de Daesh.
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Alors que Pékin a récemment promis de lutter contre l'Etat islamique après l’assassinat par les terroristes de quatre de ses ressortissants, les soldats du califat ont reconnu, par l’intermédiaire d’une vidéo, Taïwan comme une nation souveraine.

Daesh cherche-t-il à narguer l’empire du milieu ? A voir leur dernière vidéo de propagande, on peut légitimement se poser la question. L’enregistrement montre les pays luttant au sein de la coalition internationale contre le groupe terroriste. Entre les drapeaux de nations souveraines, on retrouve celui de… Taïwan ! Connaissant les tensions diplomatiques existantes entre les deux gouvernements, difficile de ne pas y voir une provocation.

Daesh provoque une nouvelle fois la Chine en reconnaissant Taïwan© Capture d'écran du site : www.cnbc.com
Extrait de la vidéo de propagande de Daesh sur lequel on peut distinguer le drapeau de Taïwan.

Une histoire compliquée

Pour comprendre la portée de l’acte de Daesh, il faut replonger dans l’Histoire. En 1949, Chiang Kai-chek et son parti, le Kuomintang, perdent le pouvoir en Chine au profit des communistes de Mao Zedong. Le premier cité part donc, avec deux millions de citoyens fuyant les nouvelles autorités, à Taïwan. Soutenu par les Etats-Unis, qui espéraient encore la chute des communistes, Chiang Kai-chek administrera l’île. Dès lors, les gouvernements chinois et taïwanais n’ont eu de cesse de réclamer la souveraineté sur l'entièreté du territoire chinois.

Daesh provoque une nouvelle fois la Chine en reconnaissant Taïwan© Google Maps
Carte de la position de Taïwan.

Aujourd’hui, les instances internationales ne reconnaissent que la République populaire de Chine comme interlocuteur. Taïwan n’est d’ailleurs pas membre de l’ONU qui a rejeté toutes ses demandes d’adhésion. Les pays ayant des relations diplomatiques avec l’île sont peu nombreux.

Un timing bien choisi

Daesh a publié sa nouvelle vidéo quelques semaines après une rencontre historique entre les leaders des deux pays. Ma Ying-jeou et Xi Jinping se sont entretenus à Singapour. Une première en plus de six décennies.

Lors de la rencontre, les deux hommes ont notamment abordé les relations diplomatiques et la proposition d’unification faite par la Chine sur un modèle «un pays, deux systèmes» basé sur l'exemple hongkongais. Offre rejetée jusqu’ici par la présidence taïwanaise.

Reste que l’entrevue a été considérée par les spécialistes comme une percée majeure dans les relations entre les deux entités gouvernementales. Est-ce que le dernier coup de communication de Daesh sabordera ce premier pas en avant ? L’avenir le dira. Ce qui est certain, c’est qu’en dépit de ces discussions, les rapports entre la Chine et Taïwan restent plus que délicats. Pour preuve, lors de leur meeting à Singapour, Xi Jinping et Ma Ying-jeou s’adressaient l’un à l’autre en s’appelant «Monsieur» pour ne pas employer le terme de «président». La presse a même rapporté qu’ils ont partagé la note au restaurant.

La Chine offensive, Taïwan en alerte

Daesh ne semble donc pas céder à la pression chinoise… quitte à énerver le dragon. Il y a quelques jours, le président Xi Jinping déclarait que son pays «renforcera sa coopération avec la communauté internationale, luttera résolument contre les opérations terroristes qui détruisent des vies innocentes afin de maintenir la paix et la tranquillité».

Il avait même appelé «les services concernés» à renforcer la coopération en matière de sécurité «en-dehors des frontières de la Chine». Il faut dire que l’empire du milieu a récemment déploré la perte de quatre de ses citoyens, assassinés par Daesh. Fan Jinghui, enlevé le 10 septembre dernier, a été exécuté la semaine dernière. De plus, trois Chinois ont péri dans l’attaque de l’hôtel Radisson Blu de Bamako du 20 novembre.

Du côté de Taïwan, certains ont pris la vidéo de Daesh très au sérieux. La semaine dernière, au sommet de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), Barack Obama a clairement cité la petite île comme faisant partie de la coalition internationale luttant contre l’EI. Ce qui pourrait en faire une cible.

Le Hong Kong Standard a rapporté que les équipes du SWAT patrouillant dans l’aéroport international de Taoyuan ont appelé le gouvernement à renforcer les mesures de sécurité. Le président Ma Ying-jeou a demandé à la population de ne pas céder à la panique.

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