Appel à intercepter les missiles russes : les propos de Zelensky «tournent parfois à l'hystérie», estime Peskov

Appel à intercepter les missiles russes : les propos de Zelensky «tournent parfois à l'hystérie», estime Peskov© Roman PILIPEY Source: AFP
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprime lors d'un entretien avec l'AFP au bureau présidentiel à Kiev, le 17 mai 2024 (photo d'illustration).
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Le porte-parole du Kremlin est revenu sur les récents propos de Volodymyr Zelensky. Déplorant que les décisions de ses alliés occidentaux soient prises avec «un an de retard», le président ukrainien a enjoint ces derniers à s’impliquer davantage dans le conflit, notamment en aidant Kiev à intercepter les missiles russes.

«Zelensky et d'autres font des déclarations qui tournent parfois à l'hystérie», a répondu ce 21 mai Dmitri Peskov à une question posée sur le récent appel du président ukrainien à ses alliés occidentaux de s’impliquer davantage dans le conflit. «Cela est dû à la situation difficile [sur le front pour les forces ukrainiennes], malgré l'aide annoncée», a poursuivi le porte-parole du Kremlin.

Lors d’une interview accordée à Reuters à l’occasion du «cinquième anniversaire de son investiture» et publiée le 20 mai, Volodymyr Zelensky a notamment appelé les forces armées de l’OTAN stationnées dans les pays voisins de l’Ukraine à intercepter les missiles russes.

Pour ce faire, Volodymyr Zelensky a notamment évoqué les F-16 promis à Kiev il y a près d’un an par plusieurs chancelleries européennes, mais qui n’ont toujours pas été livrés. Le dirigeant ukrainien suggère que ces pays occidentaux fassent voler leurs appareils depuis les pays voisins membres de l’OTAN afin d’abattre les missiles russes dans le ciel ukrainien.

Les bombardements «inhumains» des Ukrainiens sur les villes russes se poursuivent

Depuis plusieurs semaines, les revers ukrainiens sur le front se sont accentués, notamment dans la région de Kharkov qui abrite la deuxième ville du pays. Au cours de la seule semaine du 11 au 18 mai, l’armée russe a revendiqué avoir pris le contrôle d'une quinzaine de localités dans les régions de Kharkov, Donetsk et Zaporojié, soit le plus grand gain territorial au cours de ces 18 derniers mois.

Au même moment, le chef de la diplomatie américaine a fait le déplacement à Kiev afin d’assurer le président ukrainien du soutien militaire de Washington, en dépit du retard de l'enveloppe de 61 milliards de dollars d’aide militaire à Kiev, restée bloquée au Congrès pendant de longs mois.

Un soutien occidental dont ne se satisfait pas Volodymyr Zelensky. Chaque décision, concernant l’aide militaire à l’Ukraine, «arrive avec un retard d'environ un an», a-t-il déclaré aux journalistes de Reuters.

«Il y a une compréhension croissante que même si le rythme de l'approvisionnement en produits militaires est rétabli d'une manière ou d'une autre, cela ne permettra toujours pas aux forces ukrainiennes de modifier d'une manière ou d'une autre la dynamique sur les fronts», a pour sa part déclaré Dmitri Peskov. «Nous continuons à assister à des bombardements inhumains» sur les villes frontalières russes, a également dénoncé le porte-parole du Kremlin.

Levée des restrictions occidentales : «Nous parviendrons à cette décision», estime Zelensky

Volodymyr Zelensky a par ailleurs demandé l'aval occidental pour étendre les frappes sur le sol russe avec les armes qu’ils lui fournissent. «Jusqu'à présent, il n'y a rien de positif», a déclaré sur ce point le président ukrainien. Pour autant, celui-ci ne désespère pas. «Je crois que nous parviendrons à cette décision», a-t-il déclaré à Reuters, «parce que la même chose s’est produite en nous donnant des chars et des véhicules blindés, des Patriot, n’est-ce pas ?»

Un élargissement des attaques sur le sol russe contre lequel Moscou avait notamment mis en garde Londres, indiquant que son armée se réserverait le droit de frapper «n'importe quelle installation et équipement militaire britannique sur le territoire ukrainien et au-delà». Une mise en garde qui faisait suite aux déclarations du chef de la diplomatie britannique, David Cameron, qui avait affiché début mai, lors d’une interview à Reuters, son soutien à des frappes ukrainiennes menées en Russie avec des armes fournies par Londres.

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