Liban : après le meurtre d’un politique, la crise des réfugiés syriens s’amplifie

Liban : après le meurtre d’un politique, la crise des réfugiés syriens s’amplifie© Anwar AMRO / AFP
Abdallah Bou Habib lors d'une conférence de presse le 10 février 2024 (image d'illustration).
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Après la mort de Pascal Sleiman, représentant politique des Forces libanaises à Jbeil, tué par un groupe de Syriens, le chef de la diplomatie libanaise a averti sur les conséquences de l'immigration au pays du Cèdre et appelle l'Union européenne à un changement de politique.

Le meurtre de Pascal Sleiman, représentant des Forces libanaises dans la ville côtière de Jbeil au nord de Beyrouth, a failli mettre le feu aux poudres au Liban. Les tensions sont quelque peu retombées, mais la diplomatie libanaise pointe du doigt la crise des réfugiés syriens qui «est devenue hors de contrôle». L'armée libanaise avait en effet indiqué que l'enlèvement et l'assassinat avaient été perpétrés par des Syriens.

«La crise des migrants syriens est devenue hors de contrôle en raison de l'absence de solutions durables», a déploré le 9 avril le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib, s'adressant à son homologue grec Giorgos Gerapetritis. «Le Liban n'est plus en mesure de la supporter», a-t-il ajouté , selon un article de L'Orient-Le Jour

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Compte tenu des difficultés économiques au Liban, des navires de fortune essayent d'atteindre les côtes chypriotes ou grecques. «La crise a commencé à frapper aux portes de Chypre et peut-être de la Grèce», a averti le chef de la diplomatie libanaise. «Les pays qui partagent les mêmes idées, tels que le Liban, la Grèce et Chypre, doivent travailler ensemble pour modifier la politique de l'UE afin d'aider au retour des migrants en Syrie et les soutenir pour qu'ils puissent reconstruire leurs villages et villes détruits», a-t-il plaidé. 

L’assassinat de Pascal Sleiman a créé de vives tensions au Liban. Les Forces libanaises et les Kataeb ont notamment accusé, sans le nommer, le Hezbollah. Le parti chiite a de son côté déploré que les deux partis chrétiens soufflent sur les braises de la guerre civile. 

Ce n'est pas la première fois que le chef de la diplomatie libanaise alerte sur la situation migratoire au pays du Cèdre. En juillet dernier, Abdallah Bou Habib répondait à un document européen qui stipulait que les conditions n'étaient pas réunies pour que les réfugiés syriens puissent rentrer chez eux. Le chef de la diplomatie libanaise avait insisté sur «la nécessité pour la communauté internationale de s'attaquer aux causes du déplacement syrien» et «d'accélérer le relèvement rapide, notamment en sécurisant les infrastructures et les services sociaux de base en Syrie afin de faciliter le retour des déplacés».

Faute de données officielles, on estime le nombre de réfugiés syriens entre 1,5 et 2 millions, dont 805 000 enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). L’armée libanaise avait annoncé en septembre dernier avoir refoulé 1 200 Syriens en l'espace d'une semaine. Pays limitrophe de la Syrie, le Liban est historiquement un lieu d'émigration pour les Syriens souhaitant travailler dans le secteur tertiaire et notamment les banques. Plusieurs centaines de milliers de Syriens vivaient sur le territoire libanais avant la guerre civile de 2011. Quand le conflit a éclaté, une vague migratoire a déferlé sur le Liban.

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