Les combats entre Tsahal et le Hezbollah continuent, mais les Libanais ne croient pas en un conflit ouvert
Alors que les accrochages entre l'armée israélienne et le Hezbollah sont quotidiens depuis le 8 octobre, la menace d'une intervention israélienne plane depuis plusieurs semaines, mais la société libanaise ne croit pas en un conflit ouvert entre les deux ennemis.
Les combats entre les deux ennemis frontaliers continuent. Selon le média Al-Manar, le 17 mars, le Hezbollah a ciblé les sites de Metulla, Al-Assi, Al-Marj et Al-Samaqa, ainsi que plusieurs regroupements de soldats israéliens dans la soirée. Et dans la nuit du 17 au 18 mars, l'aviation israélienne a mené «deux raids avec un certain nombre de missiles visant des maisons à proximité de la mosquée dans la ville de Ramiyé», d'après une source sécuritaire citée par le quotidien libanais L'Orient-Le Jour.
«La majeure partie du Liban vit comme si la guerre ne la concernait pas»
Les menaces d'une intervention militaire au Liban ont été entendues. «Nous sommes engagés dans un processus diplomatique. Cependant, les agressions du Hezbollah nous rapprochent du point critique concernant nos activités militaires au Liban», menaçait le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant le 5 mars. Même son de cloche du côté du chef de la diplomatie de l'État hébreu, qui martelait le 26 février : «Nous ne patienterons plus très longtemps avant d'avoir une solution diplomatique dans le nord.»
«L’État d’Israël ne reviendra pas au statu quo d’avant-guerre dans lequel le Hezbollah constitue une menace militaire directe et immédiate pour sa sécurité le long de la frontière israélo-libanaise», ont assuré des responsables américains, cités par une enquête de CNN du 29 février, ceux-ci craignant que les bombardements israéliens s'étendent sur tout le territoire libanais. Le renseignement américain a même «tiré la sonnette d’alarme», a surenchéri la source.
Face à cette probable intervention israélienne sur le sol libanais et aux frappes israéliennes de plus en plus profondes à Baalbek, à Nabatiyé ou à Saïda, les habitants du pays du Cèdre restent pourtant optimistes sur l'issue du conflit, note un article de terrain de L'Orient-Le Jour paru le 16 mars. «Une chose est sûre, la majeure partie du Liban vit comme si la guerre ne la concernait pas», rapporte le média. «Le Hezbollah semble contenir l’escalade, répondant aux attaques israéliennes avec retenue», précise-t-il. «Israël et le Hezbollah bombent le torse. C’est que de la parlote, il ne se passera rien», affirme de son côté un habitant de Beyrouth au quotidien libanais.
Des signes de fatigue du côté israélien ?
Alors que les habitants du pays du Cèdre ne croient pas en un conflit ouvert entre le Hezbollah et l'armée israélienne, un sondage réalisé par Maariv le 16 février dernier indiquait que près de 71% de la population de l'État hébreu était favorable à une intervention terrestre au Liban pour lutter contre le Hezbollah.
Malgré les efforts des États-Unis, par l'intermédiaire de son émissaire Amos Hochstein, et de la France pour faire reculer les forces de la milice chiite de la frontière israélienne, l'issue du conflit sur le front nord reste pour le moins incertaine. «La résistance a dissuadé jusqu'à présent l'ennemi d'entrer en guerre contre le Liban», a lancé le chef du Hezbollah le 13 mars au cours de son huitième discours depuis le 7 octobre, estimant que l'armée et la société israélienne montraient «des signes de fatigue».