Proche-Orient : Sissi met en garde Israël contre une intervention à Rafah
Au cours d'un discours ce 15 mars, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a réitéré sa crainte face à une potentielle intervention israélienne à Rafah. Il a également pointé du doigt le manque d'aide humanitaire pour la population gazaouie.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a réitéré ce 15 mars sa crainte face au risque d'une intervention israélienne dans le sud de l'enclave gazaouie à Rafah.
Au cours d'un discours lors de son inspection de l’école de police du Caire, le président égyptien a martelé que son pays essayait «par tous les efforts sincères et honnêtes d’arrêter l’effusion de sang dans la bande de Gaza» et cherchait «à apporter la plus grande quantité d’aide possible». Face à l'obstruction que rencontre l'aide humanitaire pour passer par Rafah, Le Caire a effectué des largages aériens au-dessus de l'enclave gazaouie.
Le dirigeant égyptien a ainsi insisté sur le fait que l'aide fournie à la bande de Gaza était «inférieure à ce qui est nécessaire». Réitérant son appel à un cessez-le-feu, le président Sissi a déclaré qu'il devait y avoir «une augmentation du volume de l'aide entrant». «Le processus de reconstruction nécessite d'énormes sommes d'argent», a-t-il ajouté, estimant que cela devrait nécessiter plusieurs années.
Indépendamment des pressions internationales, Netanyahou souhaite intervenir à Rafah
Seuls 14 000 camions ont pu entrer jusqu'ici dans la bande de Gaza, d'après l'ONU, soit cinq fois moins qu'avant le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas palestinien. À au moins cinq reprises, des frappes aériennes ou des tirs d'artillerie de l'armée israélienne se sont abattus sur le terminal de Rafah, interrompant les traversées de camions transportant de l'aide humanitaire.
Concernant la potentielle intervention militaire israélienne à Rafah, le président Sissi a une nouvelle fois mis en garde l'État hébreu, tout en précisant que l'Égypte tentait de trouver «une réelle opportunité d'établir un État palestinien indépendant et reconnu internationalement».
En effet, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a réitéré sa volonté d'entrer dans le sud de l'enclave. Comme le relate The Times of Israël, malgré les pressions internationales, le chef du Likoud a réitéré le 14 mars son intention de lancer une offensive terrestre sur Rafah à l'occasion d'une visite aux combattants du bataillon du Corps de collecte de renseignements Nitzan 636.
«Alors que vous et Tsahal vous préparez à poursuivre le combat, la communauté internationale fait pression pour que nous n’entrions pas dans Rafah et que nous ne terminions pas le travail. En tant que Premier ministre d’Israël, je rejette ces pressions et je continuerai à le faire», a déclaré Benjamin Netanyahou, cité par le quotidien en ligne israélien.
Si les autorités égyptiennes s'opposent à tout projet de déplacement de la population gazaouie dans le Sinaï, celles-ci anticipent néanmoins un afflux de réfugiés en cas d'offensive israélienne, relatait mi-février le Wall Street Journal. Citant des responsables égyptiens et des analystes de la sécurité, le quotidien américain révélait que Le Caire aurait entrepris la construction d'une «enceinte fortifiée de 13 kilomètres carrés» dans le désert.