Erdogan : «Netanyahou n'est plus quelqu'un avec qui nous pouvons parler»
- Avec AFP
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé le 4 novembre qu'il rompait tout contact avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, et Ankara a annoncé rappeler son ambassadeur en raison des actions perpétrées par Israël dans la bande de Gaza.
«Netanyahou n'est plus quelqu'un avec qui nous pouvons parler. Nous avons fait une croix sur lui», a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan le 4 novembre, selon des propos rapportés par les médias turcs. Peu après, la Turquie annonçait le rappel de son ambassadeur en Israël pour consultations en raison du refus d'Israël d'accepter un cessez-le-feu à Gaza.
L'ambassadeur Sakir Ozkan Torunlar a été rappelé compte tenu «de la tragédie humanitaire en cours à Gaza causée par les attaques incessantes d'Israël contre des civils et le refus d'Israël (d'accepter) un cessez-le-feu», a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères.
«Rompre complètement les liens n'est pas possible»
Erdogan a toutefois précisé le 4 novembre que la Turquie ne rompait pas ses relations diplomatiques avec Israël. «Rompre complètement les liens n'est pas possible, surtout dans la diplomatie internationale», a déclaré Erdogan.
Il a expliqué que le chef de l'agence turque de renseignement (MIT), Ibrahim Kalin, était le fer de lance des efforts de la Turquie pour tenter de mettre fin à la guerre, via une médiation. «Ibrahim Kalin parle avec la partie israélienne. Bien sûr, il négocie également avec la Palestine et le Hamas», a déclaré Erdogan.
Mais selon lui, Netanyahou est le principal responsable des violences et a «perdu le soutien de ses propres citoyens». «Ce qu'il doit faire, c'est prendre du recul et mettre fin à cette situation», a affirmé Erdogan.
Cette annonce a été faite à la veille d'une visite qui s'annonce difficile du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken en Turquie. Blinken, qui s'est rendu le 3 novembre en Israël et le 4 novembre en Jordanie, est attendu le lendemain à Ankara pour un déplacement de deux jours.
Vous ne trouverez aucun autre Etat dont l'armée se conduise avec une telle inhumanité
Le 25 octobre, le président turc, qui avait rencontré Benjamin Netanyahou pour la première fois en septembre à New York, avait annoncé renoncer à tous ses projets de déplacement en Israël, affirmant avoir été «abusé» par le Premier ministre israélien. «Vous ne trouverez aucun autre Etat dont l'armée se conduise avec une telle inhumanité», avait-il lancé à propos des représailles menées par Israël à Gaza, après l'attaque sanglante lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre. Il avait également durci le ton vis-à-vis des soutiens occidentaux d'Israël, notamment les Etats-Unis.
Le ministère de la Santé du Hamas palestinien a déclaré le 4 novembre que 9 488 personnes, dont 3 900 enfants, avaient été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avec Israël, qui y mène des raids aériens incessants.
Israël avait annoncé le 29 octobre retirer tous ses diplomates de Turquie mais il avait déjà demandé le 19 octobre à ses diplomates de quitter temporairement le pays par «mesure de sécurité».