Comité olympique russe exclu du CIO : pour Zakharova, ces pratiques mènent à «la corrosion de tout le sport mondial»
Suite à l'annonce le 12 octobre par le Comité international olympique de suspendre le Comité olympique russe, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a fustigé «des processus néfastes à l'œuvre dans le CIO sous la pression de Washington».
«Les doubles standards et la ségrégation délibérée sur des critères d'origine, dont a fait preuve la direction du Comité international olympique (CIO), sont la marque flagrante de la violation des droits des athlètes russes et, en fin de compte, des droits de l'homme les plus élémentaires», s'est indignée Maria Zakharova le 12 octobre sur sa chaîne Telegram.
La porte-parole de la diplomatie russe réagissait à l'exclusion le même jour par le CIO du Comité olympique russe suite à «la décision unilatérale prise par [ce dernier] le 5 octobre 2023 d’inclure, parmi ses membres, les organisations sportives régionales qui relèvent de l'autorité du Comité national olympique (CNO) d'Ukraine (à savoir Donetsk, Kherson, Lougansk et Zaporijia)». Toujours selon le CIO, cette décision «constitue une violation de la Charte olympique car elle porte atteinte à l'intégrité territoriale du CNO d'Ukraine, telle que reconnue par le Comité international olympique conformément à la Charte olympique».
Moscou condamne la diplomatie sportive de Washington
La diplomate russe a également accusé le CIO de détruire le mouvement olympique «en s'adonnant à de la politique politicienne». Cette décision est «une confirmation supplémentaire des processus néfastes à l'œuvre sous la pression de Washington au sein du CIO», a-t-elle regretté, ajoutant que de telles pratiques menaient à la «corrosion de tout le sport mondial».
Le Comité olympique russe a également reproché au CIO, le 12 octobre sur sa chaîne Telegram, d'avoir «pris une nouvelle décision contre-productive et clairement à motif politique». Le Comité olympique russe a indiqué se réserver le droit de «défendre ses propres intérêts ainsi que ceux de ses sportifs».
Ce n'est pas la première fois que les athlètes russes et biélorusses se retrouvent ainsi dans le viseur du CIO. Le 28 mars dernier, Thomas Bach, le président du Comité international olympique, avait énoncé les conditions de retour dans les compétitions des athlètes russes et biélorusses : ces derniers devaient concourir «à titre individuel et neutre, sans drapeau ni hymne». En outre, «les sportifs ayant soutenu publiquement la guerre ou engagés au front seront exclus».
Interrogé le 12 septembre lors de la session plénière du Forum économique de Vladivostok, le président russe Vladimir Poutine avait reproché aux «dirigeants actuels des fédérations internationales et du Comité international olympique [d'avoir] détourné l'esprit originel de Pierre de Coubertin». «Le sport doit rester en dehors de la politique. Il ne doit pas diviser, mais réunir les gens», a-t-il ajouté. Les prochains Jeux olympiques d'été se tiendront à Paris et en France du 26 juillet au 11 août 2024.