«J'ignore le contexte de cette déclaration [...] il doit éclairer son propos et s'expliquer», a déclaré ce 13 septembre la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, citée par l'agence TASS.
La diplomate répondait à un journaliste qui lui demandait de commenter les propos du conseiller du président Zelensky, Mykhaïlo Podoliak. Ce dernier avait estimé la veille, dans une longue interview sur YouTube, que l'Inde et la Chine avaient «un potentiel intellectuel faible».
Ces pays «n'analysent hélas pas les conséquences de leurs choix» dans le règlement du conflit ukrainien, avait-il ainsi assuré, alors qu'on l'interrogeait sur le rôle de New Delhi et de Pékin dans le nouvel ordre mondial qui se dessine. «Oui, ils investissent dans la science, oui l'Inde a envoyé dans l'espace un engin lunaire [...] mais ce n'est pas pour autant qu'ils comprennent avec justesse le monde actuel», avait-il encore ironisé.
Pas de front antirusse lors du dernier G20
Au cours de l’interview, Mykhaïlo Podoliak a ajouté que «l'Inde, la Chine mais aussi la Turquie» tentaient de «tirer profit de cette guerre», ce à quoi la diplomatie chinoise a répliqué que «la position des autorités chinoises était invariablement une position responsable», enjoignant le conseiller ukrainien à «faire preuve de bonne foi dans l'analyse de la situation et à trouver une approche correcte».
Les paroles du conseiller ukrainien surviennent au lendemain du G20 de New Delhi, qui s’est tenu les 9 et 10 septembre. Un sommet qui s’est notamment caractérisé par une absence de front antirusse, sous l'influence de la Chine selon le Financial Times, et grâce à la modération de la présidence indienne. Depuis la capitale indienne, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s'était félicité que les pays occidentaux ne soient pas parvenus à «ukrainiser le sommet».
Mykhaïlo Podoliak est un habitué des déclarations polémiques. Récemment, le 8 septembre, il avait qualifié de «prorusse» la position du pape François, refusant la médiation du Saint-Siège dans le conflit opposant Moscou à Kiev. En février, il avait menacé Elon Musk d’en faire autant, si le milliardaire américain ne rétablissait pas l’accès de son réseau Starlink à l’armée ukrainienne pour ses attaques de drones.
Quelques semaines plus tôt, il s’en était personnellement pris au président du CIO, Thomas Bach, accusant l’instance olympique d’être «un promoteur de la guerre, du meurtre et de la destruction» pour ne pas avoir banni les athlètes russes des JO de Paris qui, selon lui, offriraient à la Russie une «plateforme pour promouvoir le génocide» des Ukrainiens.