Une onde de choc : l'Open Society de Soros quitte l'Europe occidentale mais lorgne vers l'est
Le recul des activités de l’Open Society Foundation du milliardaire George Soros en Europe occidentale inquiète un écosystème d'associations qui bénéficie de ses financements. Plusieurs structures risquent de perdre ces précieux subsides.
C’est une manne de 186 millions d’euros qui pourrait fondre comme neige au soleil. Cette somme, distribuée annuellement dans l'Union européenne à des dizaines d’associations en faveur de «l’Etat de droit», de l’avortement ou encore de l’immigration et des causes LGBT par l’Open Society Foundation de George Soros, pourrait être considérablement amoindrie dans les années à venir.
Un article publié par leGuardian au mois d’août expliquait ainsi que la fondation du milliardaire américain d'origine hongroise abandonnerait son bureau à Barcelone d’ici la fin de l’exercice 2023 et que ses effectifs bruxellois seraient réduits. Derrière la diète pour les ONG se trouve une réorganisation de la structure, avec l’arrivée aux manettes du fils de George Soros.
Des associations au pain sec
Cité par le journal Le Monde ce 12 septembre, Nick Aiossa, directeur par intérim du bureau européen de Transparency International, une ONG basée en Allemagne traitant des questions de corruption, évoque «un choc, une surprise totale».
Si le redéploiement des activités n’implique pas la suppression de toutes les aides, la fondation demeure discrète sur ses choix de financements à venir. Carlotta Besozzi, directrice du réseau européen Civil Society Europe, affirmait ainsi, toujours auprès du Monde : «Nous devrions toucher les financements prévus jusqu’à la fin de l’an prochain. Après, on ne sait pas.»
My op-ed in @POLITICOEurope sets the record straight. @OpenSociety is not leaving Europe! 🇪🇺
— Alex Soros (@AlexanderSoros) August 31, 2023
https://t.co/hNyNrjRK5A
Une succession qui bouleverse l’Europe
Dans une tribune publiée sur le site étasunien Politico, le fils de George Soros, Alexander, a exprimé sa volonté de déplacer une partie de ses activités plus à l’est. Estimant que l’avenir de l’Europe «se joue désormais non seulement à Paris et à Berlin, mais aussi à Varsovie, Kiev et Prague», l’héritier entend «réajuster» ses priorités en conséquence.
Convaincu que la Pologne deviendra un «leader économique» et que la guerre en Ukraine aura des «conséquences incalculables», il entend ainsi déplacer les moyens de la fondation vers l'est du continent. Très inquiet d’un hypothétique retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le fils de George Soros consacrera en outre une partie de l’activité de sa fondation à empêcher l’ancien président de revenir aux affaires.
Alors que les élections européennes de 2024 pourraient marquer un recul des gauches européennes, la réorientation stratégique de la fondation Soros pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’avenir politique de l’Union européenne.