Haut-Karabagh : Lavrov appelle l'Azerbaïdjan à débloquer le corridor de Latchine
Le ministre russe des Affaires étrangères a appelé ce 15 août l'Azerbaïdjan à débloquer le seul axe routier reliant l'Arménie à l'enclave du Haut-Karabagh, une région disputée entre Bakou et Erevan à la source de tensions entre les deux pays.
Le ministère russe des Affaires étrangères a rapporté ce 15 août un échange téléphonique entre Sergueï Lavrov et son homologue azerbaïdjanais Djeyhoun Bayramov, à l'initiative de Bakou.
«Un accent particulier a été mis sur la nécessité de la mise en œuvre pratique des mesures préalablement convenues visant à la désescalade rapide de la situation autour du Haut-Karabagh, y compris le déblocage des routes humanitaires, dont le couloir de Latchine», indique le communiqué du ministère russe.
Une violation de l'accord tripartite
Depuis décembre, Erevan accuse Bakou d'entraver l'approvisionnement vers la région sécessionniste du Karabagh, en bloquant la route qui passe par le corridor de Latchine, provoquant des pénuries. Moscou estime que le blocus du corridor, vital pour les Arméniens demeurant sur le plateau, contredit l’accord signé par l'Azerbaïdjan en 2020.
Sergueï Lavrov a déclaré, toujours selon le communiqué, qu'il n'existait aucune alternative à «la mise en œuvre de l'ensemble des accords trilatéraux afin de parvenir à une normalisation durable des relations entre Bakou et Erevan», ajoutant que «toute action de propagande politique» serait «contre-productive».
Le plateau du Haut-Karabagh et ses environs ont été le théâtre de deux guerres entre l'Azerbaïdjan et les forces séparatistes arméniennes, soutenues militairement par Erevan, la première à la dislocation de l'URSS, la seconde à l'automne 2020. Lors du premier conflit, qui a fait 30 000 morts, les séparatistes ont pris le contrôle du Haut-Karabagh et de zones tampons autour de ce territoire montagneux.
Lors du deuxième conflit, qui a fait 6 500 morts, l'Azerbaïdjan a repris ces zones tampons et une grande partie du Haut-Karabagh. Un cessez-le-feu, signé sous l'égide de Moscou, a été suivi du déploiement d'un contingent de soldats de la paix russes, mais les tensions restent vives et les négociations pour la signature d'un traité de paix n’avancent pas.