Haut-Karabagh : Lavrov annonce la tenue d’un sommet Russie-Azerbaïdjan-Arménie

Le ministre russe des Affaires étrangères a annoncé, à l’issue d’une rencontre avec ses homologues azerbaïdjanais et arménien, son intention de tenir cette année un sommet réunissant les dirigeants de la Russie, de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie.
Les négociations de paix entre Bakou et Erevan sont-elles toujours au point mort ? «Il y a beaucoup de problématiques qui se posent aujourd’hui et la plus sensible d’entre elles demeure la garantie des droits et de la sécurité des Arméniens du Karabagh», a déclaré ce 25 juillet le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l’issue d’une rencontre avec ses homologues azerbaïdjanais et arménien, respectivement Jeyhun Bayramov et Ararat Mirzoyan.
«Les accords doivent assurer la libre circulation et donc le déblocage des voies de communication et d’échange dans toute la région», a notamment déclaré le chef de la diplomatie russe, en renvoyant Bakou et Erevan à la déclaration tripartite du 9 novembre 2020. Assurant «comprendre les intérêts des deux parties», le ministre a estimé que ces dernières pouvaient utiliser les services des autres médiateurs «intéressés – sincèrement – à aider Bakou et Erevan à conclure un accord».
«Le processus de négociation va se poursuivre», assure Lavrov
Le ministre russe met toutefois en garde contre toute «tentative d’imposer de l’extérieur des accords artificiels qui ne respecteraient pas les intérêts» des Arméniens et des Azerbaïdjanais, dans le seul but «de faire des beaux titres dans la presse» ou «pour de considérations géopolitiques». «Le processus de négociation va se poursuivre», a déclaré le ministre russe, qui a conclu son intervention devant la presse en déclarant que «cette année, il devrait y avoir un sommet des dirigeants de Russie, d’Azerbaïdjan et d’Arménie».
Depuis décembre 2022, Erevan accuse Bakou d'entraver l'approvisionnement vers la région sécessionniste du Karabagh, en bloquant cette route cruciale qu’est le corridor de Latchine, provoquant des pénuries. Une situation qui «contredit les accords tripartites signés par les dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, y compris les termes de la déclaration du 9 novembre 2020», avait estimé début juillet la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Le plateau du Haut-Karabagh et ses environs ont été le théâtre de deux guerres entre l'Azerbaïdjan et les forces séparatistes arméniennes, soutenues militairement par Erevan, la première à la dislocation de l'URSS, la seconde à l'automne 2020. Lors du premier conflit, qui a fait 30 000 morts, les séparatistes ont pris le contrôle du Haut-Karabagh et de zones tampons autour de ce territoire montagneux. Lors du deuxième conflit, qui a fait 6 500 morts, l'Azerbaïdjan a repris ces zones tampons et une grande partie du Haut-Karabagh. Un cessez-le-feu, signé sous l'égide de Moscou, a été suivi du déploiement d'un contingent de soldats de la paix russes. Des accrochages, parfois mortels, perdurent néanmoins.