Viktor Orban : «L’Ukraine a perdu sa souveraineté»

Dans un entretien accordé à la radio publique Kossuth, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a fustigé le rôle des États-Unis dans la guerre qui secoue l’Ukraine et s’est montré sceptique quant à la communication de Kiev.

Au micro de la radio Kossuth ce 14 juillet, Viktor Orban a déclaré que l’Ukraine avait «de facto perdu sa souveraineté». Et d’ajouter que le pays n'avait «pas d'argent, pas d'industrie militaire, aucune capacité de production militaire propre». Un constat cinglant qu’il explique par la dépendance de Kiev aux États-Unis et aux États occidentaux en général.

Après le sommet de l’OTAN à Vilnius, Viktor Orban a ainsi soulevé l’absence de volonté de paix et d’appel au cessez-le-feu de la part de Washington. Si les États-Unis le veulent, «la paix viendra demain matin», assure le chef du gouvernement hongrois, qui s'interroge sur les motivations réelles de Washington en Ukraine.

Par ailleurs, Viktor Orban assure que si les sanctions «disparaissaient», alors «une partie importante des maux économiques [de l'Europe] serait guérie à la même minute».

Kiev sous perfusion étrangère

Le Premier ministre hongrois s’est également montré critique sur l’attitude du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui selon lui «exige agressivement, utilise le chantage moral et bien plus encore». Viktor Orban a tenu à affirmer qu’il était pour lui «compréhensible que l'Ukraine regarde le monde de son propre point de vue», mais il a ajouté que la Hongrie n’avait pas le même regard, confirmant une nouvelle fois ne pas vouloir que son pays soit impliqué dans ce conflit.

Le Premier ministre hongrois tient une position politique singulière au sein de l’Union européenne. Soulignant la proximité géographique de son pays avec le conflit en Ukraine, il dénonce les escalades et se montre résolument favorable à la paix sur le continent. Depuis le début du conflit, la Hongrie refuse d'aider militairement l'Ukraine et critique la politique de sanctions à l'encontre de Moscou, privilégiant la voie diplomatique, tout en acceptant de les voter à Bruxelles. Ce positionnement vaut à la Hongrie de nombreuses pressions de la part de ses partenaires occidentaux.