Délégation de paix en Ukraine : Ramaphosa dresse le bilan de cette première initiative africaine
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a mené une mission diplomatique africaine en Ukraine et en Russie les 16 et 17 juin, dresse le bilan de cette première initiative pour le continent africain.
Après son déplacement à Kiev le 16 juin et à Saint-Pétersbourg le lendemain afin de rencontrer les présidents ukrainien et russe, Cyril Ramaphosa a dressé un premier bilan de la mission de médiation africaine.
«Les présidents Zelensky et Poutine ont convenu de nouveaux engagements après cette première visite», a rapporté le chef d’Etat dans un texte publié ce 19 juin sur le site de la présidence sud-africaine, sans donner plus de détails. Celui-ci souligne notamment «l'accueil positif» qu’auraient reçu «des deux côtés» les dirigeants africains «et qui nous permet d'espérer que les propositions seront prises en considération».
Cyril Ramaphosa relate qu’une proposition en «dix points», afin de trouver une résolution politique au conflit, a été présentée à ses homologues ukrainien et russe. Proposition qui aborderait, notamment, la «désescalade des combats», l'«ouverture urgente» de négociations portant sur la «libération des prisonniers de guerre» ou encore «le retour des enfants». La délégation a également «affirmé que la souveraineté des pays devait être respectée conformément aux principes de la Charte des Nations Unies», précise le président sud-africain.
Mission de paix internationale : une première pour l’Afrique
Cette initiative pour la paix avait été annoncée mi-mai par le président sud-africain, qui depuis l’éclatement du conflit entre Kiev et Moscou plaide pour une résolution politique, et ce malgré les pressions occidentales sur Pretoria. Pour Cyril Ramaphosa, cette mission de paix africaine doit être un «complément» – et non une concurrente – de toute autre initiative visant à résoudre pacifiquement le conflit en Ukraine.
Aux côtés de Cyril Ramaphosa, figuraient le président malien Macky Sall, son homologue comorien Azali Assoumani et le chef d'Etat zambien Hakainde Hichilema. Le Premier ministre égyptien Moustafa Madbouli, ainsi que des délégations de la République du Congo et de l'Ouganda étaient également présents. «C'est la première fois que des dirigeants africains se lancent dans une mission de paix au-delà des côtes du continent», souligne le président sud-africain, et ce alors que les membres de cette délégation comprenaient «des pays qui ont adopté des positions diverses» vis-à-vis des acteurs du conflit.
Frappée par le conflit européen, l’Afrique s’implique sur la scène internationale
«En tant que continent africain, nous avons également un intérêt matériel à voir une résolution du conflit», concède Cyril Ramaphosa. «On croit à tort que ce conflit est très éloigné des réalités de notre propre pays. Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a un effet très réel sur les pays et les économies africaines», poursuit-il.
Le président sud-africain rappelle la place importante que Russes et Ukrainiens tiennent dans les approvisionnements céréaliers et d’engrais mondiaux. «Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ont provoqué une pénurie d'intrants agricoles tels que les engrais, menaçant la sécurité alimentaire d'un certain nombre de pays africains», insiste Cyril Ramaphosa.
Le 16 juin, lors de leur escale à Kiev, Volodymyr Zelensky a adressé une fin de non-recevoir aux demandes des dirigeants africains. Alors que son armée est impliquée dans une large opération de contre-offensive, le président ukrainien a dénoncé une «tromperie» de Moscou et déclaré que toute négociation avec la Russie reviendrait à «geler la guerre, geler la douleur et la souffrance».