«Partygate» : un rapport accuse Boris Johnson d'avoir «délibérément» menti au Parlement britannique

- Avec AFP

«Partygate» : un rapport accuse Boris Johnson d'avoir «délibérément» menti au Parlement britannique Source: AFP
Le 22 mars 2023 dans le centre de Londres, l'activiste Steve Bray brandit une pancarte contre Boris Johnson avant l'audition de ce dernier dans le cadre de l'affaire du «Partygate».
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Le rapport rendu ce 15 juin par une commission d'enquête parlementaire conclut à la culpabilité de l'ex-Premier ministre britannique dans l'affaire du «partygate».

Boris Johnson a «délibérément» menti au Parlement britannique à de multiples reprises dans l'affaire du «partygate», a conclu ce 15 juin une commission d'enquête parlementaire dans un rapport qui a d'ores et déjà poussé l'ex-Premier ministre britannique à démissionner avec fracas de son mandat de député.

L'ancien dirigeant conservateur, qui s'apprête à fêter ses 59 ans, avait été notifié la semaine dernière des conclusions accablantes de ces 14 mois d'enquête sur les fêtes à Downing Street pendant les confinements anti-Covid. Il avait alors remis son siège de député avec fracas, dénonçant une «chasse aux sorcières» et attaquant son successeur Rishi Sunak.

Boris Johnson dément et se pose en victime

«La commission n'a pas trouvé la moindre preuve» contre nous, a réagi Boris Johnson dans un long communiqué extrêmement agressif, réaffirmant qu'il pensait ne rien avoir fait de mal et dénonçant le «mensonge» et les conclusions «de malade» de la commission. Il a accusé la commission d'avoir voulu porter «le dernier coup de couteau d'un assassinat politique».

Ne siégeant plus à la Chambre des communes, Boris Johnson ne risque plus grand-chose. Le rapport précise que la commission aurait recommandé 90 jours de suspension si Boris Johnson n'avait pas claqué la porte, une sanction très sévère qui aurait probablement déclenché une élection partielle. Le document, qui doit être encore soumis au vote des députés, demande néanmoins que soit retiré son accès aux locaux du Parlement, généralement accordé aux anciens Premiers ministres.

Un an après sa démission de Downing Street, où il aura passé trois ans émaillés de scandales, son départ fracassant empêche tout retour au pouvoir de l'ex-journaliste et maire de Londres, en attendant une éventuelle réélection aux législatives prévues l'année prochaine. Il a surtout ravivé les guerres internes au sein du Parti conservateur, au pouvoir depuis 13 ans, où Boris Johnson dispose d'alliés influents.

L'ex-Premier ministre garde une aura importante auprès de la base pour avoir remporté une victoire historique aux législatives de 2019 puis réalisé le Brexit, quand la sortie de l'Union européenne semblait dans l'impasse. S'il reste au centre de l'attention politico-médiatique, sa capacité de nuisance réelle reste incertaine : ni ses tentatives de retour au pouvoir ni celles de mener des frondes contre le gouvernement sur certains projets n'ont abouti depuis un an. Et seuls deux députés l'ont imité et ont démissionné du Parlement depuis une semaine, alors que certains craignaient une vague de départs massifs fragilisant le gouvernement de Rishi Sunak.

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