Les Etats-Unis réticents à l'idée de fournir des missiles de longue portée à Kiev
Pour des raisons de formation et de maintenance, Washington a estimé «peu probable» la livraison de missiles de longue portée à l'armée ukrainienne. «S'ils ne savent pas s'en servir, cela ne servira pas à grand-chose», s'est justifié Anthony Blinken.
Washington reste hésitant à l'idée de suivre Londres, qui a annoncé le 11 mai que le Royaume-Uni livrerait des missiles de longue portée Storm Shadow à l'Ukraine, d'une portée de 250 km. Le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken a justifié cette hésitation pour des questions relatives à la maintenance et à la formation.
«Différents pays feront différentes choses, en fonction de leurs propres capacités», a déclaré Anthony Blinken à PBS NewsHour, ajoutant que les États-Unis avaient «fourni certaines choses uniquement à l'Ukraine dans le cadre de ce processus».
Des soldats ukrainiens mal formés ?
Il a néanmoins indiqué que Washington devait avant de fournir des armes s'assurer que les soldats ukrainiens étaient bien formés et qualifiés pour manipuler des systèmes d'armes plus sophistiqués.
«S'ils ne savent pas s'en servir, cela ne servira pas à grand-chose», a insisté le secrétaire d'Etat américain. «S'ils ne savent pas comment l'entretenir, vous le leur donnez et il s'effondre en sept jours.»
Le responsable américain a rappelé que les États-Unis et leurs alliés travaillaient «littéralement chaque jour» avec Kiev. «S'il y a des lacunes, s'il y a des pénuries, ils nous le diront et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour y remédier», a-t-il martelé.
Les Etats-Unis ont annoncé le 9 mai une nouvelle aide militaire à l'Ukraine d'un montant de 1,2 milliard de dollars, afin notamment de renforcer la défense aérienne de ce pays, décision aussitôt saluée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Tout dépend de ces missiles, affirme désormais Kiev
En mars dernier, les Etats-Unis, par l'intermédiaire du général Mark Milley, chef de l'état-major interarmées, avaient également annoncé qu'ils n'enverraient pas de missiles ATACMS (d'une portée de 300 km) à l'Ukraine pour éviter de puiser dans les stocks du Pentagone.
Pour convaincre l'acheminement de nouveaux matériels à l'armée ukrainienne, Kiev a notamment déclaré que la réussite de la contre-offensive tant attendue par l'Occident dépendait en grande partie de la livraison d'armes lourdes.
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé le 11 mai que l'armée russe trouverait «une réponse appropriée» aux missiles Storm Shadow.