Taïwan : la Chine promet de «défendre fermement sa souveraineté» avant la rencontre Tsai-McCarthy
- Avec AFP
La diplomatie chinoise a condamné la rencontre prévue entre la présidente taïwanaise et le président de la Chambre des représentants des Etats-Unis, y voyant une atteinte à sa souveraineté et à son intégrité territoriale.
La Chine s'est dite le 4 avril «fermement opposée» à la rencontre prévue entre le président de la Chambre américaine des représentants, le républicain Kevin McCarthy, et la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, promettant de «défendre fermement sa souveraineté».
La dirigeante taïwanaise, issue d'un parti indépendantiste, prévoit de faire une escale aux Etats-Unis à son retour d'une tournée diplomatique en Amérique centrale. Membre du Parti républicain, Kevin McCarthy a confirmé qu'il rencontrerait Tsai Ing-wen en Californie le 5 avril.
«La Chine est fermement opposée [...] à ce que le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, troisième personnage de l'administration américaine, rencontre Tsai Ing-wen», a déclaré Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «La Chine va suivre de près l'évolution de la situation et va défendre fermement sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale», a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse.
La Chine estime que l'île de Taïwan, peuplée de 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces qui doit revenir sous son contrôle. Les Etats-Unis ont reconnu la République populaire de Chine en 1979 et ne doivent en théorie avoir aucun contact officiel avec la République de Chine (Taïwan), en vertu du principe «d'une seule Chine» défendu par Pékin.
En août dernier, Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre américaine des représentants, avait pourtant visité Taïwan, provoquant l'ire de la Chine qui avait procédé en représailles à de très importants exercices militaires autour de l'île.
En septembre 2022, Pékin s'était insurgé contre des propos tenus par le président américain Joe Biden, lequel avait assuré que les Etats-Unis défendraient Taïwan en cas d'intervention chinoise. La Chine avait alors dénoncé une «grave violation» des promesses diplomatiques de Washington. De manière plus générale, les tensions s'aiguisent entre Washington et Pékin : le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang a déploré début mars l'état dégradé des relations sino-américaines, lié selon lui à une «espèce de néo-maccarthysme hystérique» qui sévirait dans la classe politique américaine.