Le renseignement russe accuse Washington de recruter des djihadistes pour frapper la Russie
Le SVR a affirmé que les Etats-Unis étaient en train de recruter des membres de divers groupes terroristes, afin de perpétrer des attentats, y compris sur le sol même de la Fédération de Russie. Washington n'a pas réagi dans l'immédiat.
Dans un communiqué diffusé le 13 février, le service de renseignement extérieur de la Fédération de Russie (SVR) a accusé l’armée américaine de recruter activement des membres de groupes djihadistes affiliés à Daesh et à al-Qaïda, en vue de «commettre des attentats terroristes en Russie et dans les pays de la CEI [communauté des Etats indépendants]». Washington n'a pas réagi dans l'immédiat à ces accusations.
Dans son annonce du 13 février, le renseignement russe précise que les Américains accorderaient «une attention particulière» au recrutement d'hommes «originaires du Caucase du Nord et d’Asie centrale». 60 terroristes disposant d'une expérience du combat au Moyen-Orient auraient ainsi été recrutés en janvier par Washington, toujours selon le SVR, et suivraient «une formation accélérée à la base américaine d'al-Tanf en Syrie», située à proximité des frontières avec la Jordanie et l'Irak. Une formation qui engloberait «la fabrication» et «l'utilisation d'engins explosifs improvisés», ainsi que des «techniques de sabotage et de subversion».
Ces individus, affirme le renseignement russe, seraient ainsi mobilisés pour planifier des attaques visant des «cibles de haute sécurité», notamment des missions diplomatiques étrangères. Au-delà des ambassades, l'envoi prochain de combattants, par petits groupes, serait envisagé sur le territoire de la Russie et des pays de la CEI, avec en ligne de mire «les diplomates, les employés de l’Etat, les agents des forces de sécurité et le personnel des forces armées».
Ce travail préparatoire, selon le SVR, devrait s'effectuer en lien avec des cellules de groupes terroristes internationaux tels que le Hizb-ut-Tahrir, le Jamaat Ansarullah (actif au Tadjikistan) et le Mouvement islamique d'Ouzbékistan.
Pour le renseignement russe, ces préparatifs d'actions terroristes ne font que traduire «l'abandon total de tout principe moral» de la part de Washington, dont les «stratèges» sont «obsédés par l'idée folle de saigner à blanc la Russie». Pour le SVR, ces actions «placent Washington sur le même plan que les principaux groupes terroristes internationaux».
Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022, Moscou a annoncé avoir déjoué plusieurs projets d'attentats sur son sol, dont un aurait été échafaudé par les services ukrainiens pour viser le gazoduc «South Stream» en novembre 2022.
Plus récemment, la diplomatie russe a réagi aux révélations du journaliste américain Seymour Hersh, d'après qui les Etats-Unis sont à l'origine du sabotage, fin septembre, des gazoducs Nordstream 1 et 2, qui relient la Russie à l'Allemagne. La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova s'est interrogée sur le silence des «spécialistes otaniens en matière d'agents Novitchok et de canulars de presse» après ces révélations, rappelant que Moscou avait été accusé par l'Occident d’être derrière la destruction de ses propres infrastructures énergétiques.