Tirs de Katioucha et climat délétère pour la nomination du Premier ministre irakien pro-Iran

- Avec AFP

Tirs de Katioucha et climat délétère pour la nomination du Premier ministre irakien pro-Iran© IRAQI PARLIAMENT Source: AFP
Une photo publiée par le Parlement irakien montre Mohammed Shia al-Sudani, Premier ministre irakien, s'entretenant avec un fonctionnaire au parlement, dans la capitale Bagdad, le 13 octobre 2022.
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Après un an de blocage, l'Irak a enfin un président et un Premier ministre. Le chef de l'exécutif Mohamed Chia al-Soudani est issu du sérail chiite affilié à l'Iran. Sa nomination a entraîné plusieurs tirs de roquettes sur la zone verte de Bagdad.

Après un an d'impasse politique et maintes épreuves de force, l'Irak a enfin un président et un Premier ministre, même si des tirs de roquettes à Bagdad viennent illustrer la persistance des fortes tensions. Le Parlement, qui siège dans la zone verte de la capitale, a d'abord élu un nouveau président de la République, optant pour un candidat de compromis en la personne d'Abdel Latif Rachid, ancien ministre kurde de 78 ans.

Dans la foulée, celui-ci a chargé Mohamed Chia al-Soudani de former un nouveau gouvernement. Plusieurs fois ministre et issu comme le veut la tradition de la communauté chiite majoritaire en Irak, le politicien de 52 ans a 30 jours selon la Constitution pour former son cabinet.

«Je n'épargnerai aucun effort pour former un gouvernement fort, déterminé à concrétiser ses objectifs», a déclaré Mohamed Chia al-Soudani lors d'une allocution télévisée, promettant à la jeunesse d'affronter «les problèmes accumulés, en premier lieu le manque de services publics, la pauvreté, l'inflation, le chômage».

Un Premier ministre pro-Iran qui ne fait pas consensus

«Nous sommes totalement disposés à coopérer avec toutes les forces politiques et les composantes de la société», a-t-il dit.

Depuis les législatives d'octobre 2021, les barons politiques du pays n'avaient pas réussi à s'entendre sur un nouveau président, ni à désigner un Premier ministre.

En filigrane transparaissent les luttes d'influence entre les deux pôles chiites se disputant le pouvoir : les factions pro-Iran du Cadre de coordination et l'imprévisible chef religieux Moqtada Sadr.

Illustrant ces tensions, neuf roquettes de type Katioucha se sont abattues sur la zone verte, qui abrite aussi d'autres institutions gouvernementales et des ambassades. Un projectile est tombé près de l'Assemblée.

Ces tirs, qui n'ont pas été revendiqués, ont fait dix blessées, quatre civils atteints lors de la chute d'une roquette sur un quartier limitrophe de la zone verte et six membres des forces de l'ordre ou des gardes assurant la sécurité des députés, selon un responsable. 

«De telles attaques sapent la démocratie et piègent l'Irak dans un cycle de violence perpétuel», a déploré l'ambassadrice américaine à Bagdad Alina L. Romanowski.

L'inconnue de Moqtada el-Sadr

Ces violences n'ont cependant pas empêché le président d'Irak, fonction largement honorifique traditionnellement réservée à l'importante minorité kurde, d'être élu après trois tentatives infructueuses cette année.

A l'issue du second tour, l'ex-ministre des Ressources hydriques Abdel Latif Rachid, qui fait partie de la vieille garde de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), l'a emporté avec plus de 160 voix face au président sortant Barham Saleh (99).

Saluant cette «étape démocratique importante», l'ambassade de France en Irak a appelé à «la formation d'un gouvernement qui mette tout en œuvre pour répondre aux demandes légitimes du peuple irakien».

A Washington, le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, s'est félicité de l'élection du président et a appelé «toutes les parties à ne pas recourir à la violence» tout en réitérant le soutien des Etats-Unis.

Reste à savoir quelle sera la réaction de Moqtada Sadr, qui réclamait ces derniers mois une dissolution du Parlement et des législatives anticipées. Il a démontré sa capacité à déstabiliser l'échiquier politique en mobilisant des dizaines de milliers de manifestants.

En juillet, une première candidature de Mohamed Chia al-Soudani au poste de Premier ministre avait mis le feu aux poudres entre les deux camps.

L'épreuve de force a atteint son paroxysme le 29 août, quand plus de 30 partisans sadristes ont été tués dans des affrontements contre l'armée et les forces du Hachd al-Chaabi, intégrées aux troupes régulières. Dans un Irak multiconfessionnel et multiethnique, les partis politiques de la communauté chiite dominent le pouvoir depuis l'invasion américaine qui renversa Saddam Hussein en 2003.

Après la démission surprise en juin des 73 députés du courant sadriste, le Cadre de coalition est devenu le premier bloc au Parlement avec 138 députés, selon un responsable de la coalition Ahmed al-Assadi.

L'alliance regroupe les ex-paramilitaires du Hachd al-Chaabi et l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, rival historique de Moqtada Sadr. La présidence a été l'une des pierres d'achoppement paralysant la vie politique en Irak. Le poste revient généralement à l'UPK, tandis que l'autre grand parti kurde, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) garde la haute main sur les affaires du Kurdistan autonome (nord).

Le PDK avait exigé la présidence à Bagdad. Mais il a finalement voté pour Abdel Latif Rachid, a indiqué à l'AFP un responsable du parti, Bangen Rekani.

«Nous avons accepté le candidat de compromis, c'est notre contribution pour sortir de l'impasse», a-t-il dit.

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